Le puissant syndicat automobile américain Travailleurs unis de l'automobile veut inciter les employés du constructeur de véhicules électriques de luxe Tesla à se syndiquer.

L'United Autmobile Workers (UAW) réfléchit actuellement à mobiliser les ouvriers travaillant dans l'unique usine Tesla à Fremont, en Californie. Cette usine est un ancien site de production de la défunte coentreprise NUMMI entre General Motors et Toyota.

Photo d'archives AP

Dennis Williams dit envisager une approche non conflictuelle.

Ancienne usine syndiquée

L'usine de Fremont, qui produit actuellement la berline Modèle S et le VUS Modèle X --les deux seuls modèles commerciliasés par Tesla-- emploie environ 1000 personnes, selon M. Williams.

Le projet d'y ouvrir une antenne locale de l'UAW est encore, selon M. Williams, au stade embryonnaire et fait suite à la volonté de Tesla de porter à  500 000 véhicules sa production annuelle, contre de 80 000 à 90 000 attendus en 2016.

Le syndicaliste a rappelé qu'Elon Musk, l'emblématique PDG de Tesla, a déclaré par le passé qu'il ne s'opposerait pas à la présence d'un syndicat si telle était la volonté des salariés.

«Nous n'abordons pas ceci de façon conflictuelle. Nous reconnaissons que Tesla est une start-up», a fait remarquer Dennis Williams, impressionné par ailleurs par M. Musk qu'il qualifie de «fascinant» et «singulier».

Le président des UAW trouve Elon Musk «fascinant» et «singulier». Photo : Bloomberg

Un syndicat réputé coriace

Les UAW sont réputés pour ses bras de fer avec les géants de l'automobile: le syndicat a réussi à obtenir récemment d'importantes revalorisations salariales pour les employés de GM, Ford et Fiat Chrysler après des mois de difficiles négociations marquées par des menaces de grève.

Début avril, il a remporté une victoire symbolique dans le sud du pays après que le Conseil fédéral des relations sociales du Tennesse l'eut autorisé à négocier une convention collective pour des ouvriers qualifiés d'une usine Volkswagen. Environ 160 ouvriers, sous l'impulsion des UAW, avaient voté quelques mois plus tôt pour se syndiquer, une première dans une usine automobile du sud gérée par un constructeur étranger. Volkswagen veut faire appel.

Le syndicat veut également limiter le recours aux intérimaires dans les usines américaines et a pour cible Nissan, qu'il accuse d'«abus» en matière de relations de travail.

Un Modèle S est examiné par un inspecteur en contrôle de la qualité, à la fin de chaîne de montage de Fremont, en Californie. Photo d'archives : Ninon Pednault, La Presse.