Tesla ne prévoit pas de désactiver Autopilot, son système de pilotage automatique au centre d'une enquête des autorités américaines après le décès d'un automobiliste, indique mardi Elon Musk le PDG du constructeur de véhicules électriques de luxe.

Dans une interview au Wall Street Journal, M. Musk annonce que le groupe va plutôt s'atteler à expliquer dans un prochain blogue le fonctionnement de cette aide à la conduite.

M. Musl a rejeté les critiques selon lesquelles Tesla n'a pas assez testé le système. «Nous savions que nous avions un système qui sauverait des vies», défend le patron du constructeur californien fondé en 2003.

Système Autopilote sous enquête

Autopilot est un logiciel composé de capteurs, sonars, caméras et de technologies dernier cri permettant aux voitures Tesla d'effectuer seules certaines manoeuvres comme freiner en cas de danger.

Il fait l'objet d'une enquête des autorités américaines après le décès le 7 mai dernier sur une route de Floride (sud-est) d'un automobiliste à bord d'une berline Model S alors qu'il était activé.

D'après Tesla et l'agence américaine de la sécurité routière (NHTSA), ce système n'avait pas détecté le camion qui coupait la route à la berline en raison de la météo et de la luminosité.

Cet accident a porté un coup au développement de la voiture autonome, certains observateurs appelant à retarder le plus longtemps possible l'arrivée des véhicules sans conducteur sur les routes.

Pour se défendre, Tesla a affirmé qu'il s'agissait du premier accident mortel sur les 200 millions de kilomètres parcourus en mode pilotage automatique par ses voitures. Par comparaison, il y aurait aux Etats-Unis en moyenne un mort tous les 150 millions de kilomètres parcourus par les voitures classiques.

Conduite semi-autonome encore en développement

Le groupe répète aussi qu'Autopilot est encore en version bêta autrement dit qu'il s'améliore tout le temps. Par conséquent les conducteurs devraient rester vigilants.

Mardi, la NHTSA a donné jusqu'au 29 juillet à Tesla pour lui faire parvenir une première série d'informations sur toutes ses aides à la conduite et jusqu'au 26 août pour le reste.

En cas de manquement, le groupe, qui n'a jamais dégagé un seul bénéfice depuis sa création en 2003, s'expose à une pénalité financière de 21 000 dollars par jour.