Elon Musk n'est pas prêt de quitter Tesla: le milliardaire sud-africain a décidé de lier sa rémunération aux performances du constructeur de véhicules électriques qu'il a fondé, visant à en faire un égal de Microsoft et de Facebook en Bourse dans les dix prochaines années.

Selon le nouveau plan de rémunération de M. Musk, annoncé dans la nuit de lundi à mardi, il ne percevrait de rémunération que si l'action Tesla atteignait un certain seuil à Wall Street et si l'entreprise réalisait des objectifs de bénéfices et chiffre d'affaires spécifiques dans les dix prochaines années.

L'entrepreneur sud-africain de 46 ans lie ainsi l'évolution de sa fortune à celle des autres actionnaires de Tesla, société qu'il a fondée en 2003.

Cibles et étapes

Cibles boursières

Calqué sur un précédent plan de rémunération adopté en 2012, le nouveau programme octroie des stocks-options à Elon Musk exerçables en douze cibles ou étapes correspondant à un seuil de capitalisation boursière à franchir pour Tesla.

Actuellement, Tesla vaut un peu plus de 60 milliards de dollars à la Bourse Nasdaq.

La première étape est le seuil de 100 milliards de dollars de capitalisation boursière, ensuite ce sera 50 milliards de dollars de plus à chaque fois, jusqu'à 650 milliards de dollars. Ce dernier niveau mettrait le groupe dans la même catégorie que Microsoft et Facebook et devant Wal-Mart ou encore ExxonMobil.

Cibles de ventes 

Le chiffre d'affaires devra, lui, augmenter à 175 milliards de dollars, supérieur à celui de General Motors, le premier constructeur automobile américain. Il était de 7 milliards de dollars en 2016. Pour chaque étape franchie, M. Musk recevra des actions équivalant à 1% de tous les titres Tesla en circulation.

L'écussion Tesla. Photo: Reuters

Musk est au volant de Tesla pour 10 ans au moins

Ce programme de rémunération du PDG fondateur se donne pour objectif de rassurer les marchés financiers sur le fait qu'Elon Musk va rester aux commandes de Tesla au moins pendant 10 ans, alors que le secteur automobile est en pleine transformation.

Il prévoit en effet qu'il demeure PDG ou président exécutif du conseil d'administration ou responsable des produits.

«Ceci garantit qu'Elon va continuer à diriger la gestion de Tesla à long terme et donne la possibilité de pouvoir embaucher à un moment donné dans l'avenir un autre directeur général qui va rendre compte à Elon», explique l'entreprise.

M. Musk porte différentes casquettes: il est le PDG de la société SpaceX et est impliqué dans différentes initiatives dont OpenAI, Neuralink et The Boring Co, ce qui fait souvent craindre qu'il s'implique moins dans Tesla, voire qu'il quitte le constructeur automobile.

Or la capitalisation boursière de Tesla doit beaucoup à la personnalité du milliardaire, qui estime que la voiture de demain sera électrique et pourra se conduire seule grâce à la technologie.

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Un Modèle 3 dans un magasin Tesla de Californie. Photo: Reuters

Un «chemin clair» vers la prospérité ?

Les marchés semblent séduits par cette vision et ont propulsé la capitalisation boursière de Tesla devant celle de Ford, malgré le fait que le groupe connaisse des problèmes pour produire le Modèle 3, sa première voiture en série au carnet de commandes rempli. Tesla n'a en outre dégagé aucun bénéfice depuis sa création.

Elon Musk est le premier actionnaire de Tesla avec 20% du capital et sa fortune est évaluée à 21,5 milliards de dollars.

En mai dernier, il avait réaffirmé que Tesla pouvait atteindre une capitalisation boursière de 700 milliards de dollars.

«Je peux paraître illuminé mais je pense entrevoir un chemin clair pour y parvenir», avait-il déclaré à des analystes financiers.