Les autorités routières américaines ont ouvert une enquête sur un accident de la route impliquant une Tesla Modèle S survenu cette semaine et qui pourrait s'expliquer par une défaillance du système de conduite assistée Autopilot.

La Tesla roulait sur la voie de dépassement d'une autoroute californienne quand elle s'est encastrée à haute vitesse dans un camion de pompiers qui s'était immobilisé pour une intervention. Personne n'a été blessé.

Une seconde enquête sur Autopilot

Le conducteur a indiqué aux premiers répondants que l'Autopilot était allumé au moment de l'accident. Si cela est exact, cela veut dire que ce dispositif n'a pu détecter en plein jour un obstacle aussi massif et voyant qu'un camion de pompiers rouge présumément rendu plus visible par ses les gyrophares et les clignotants.

L'enquête a été ouverte par l'Office national de la sécurité des transports (NTSB), une agence fédérale américaine. Pour le moment, on ne sait pas si l'Autopilot était activé comme l'affirme le conducteur.

C'est la seconde enquête du NTSB sur un accident impliquant une Tesla. Rappelons le décès, le 7 mai 2016 en Floride, de Joshua Brown, lorsque son Modèle S roulant sur l'Autopilot est passé à 119 km/h sous la remorque d'un camion. Ni les caméras ni les capteurs radar de la Tesla n'avaient détecté la remorque. Le toit de la voiture a été arraché et l'occupant est mort sur le coup.

Le rapport a blâmé le conducteur de s'être trop fié à l'automatisation de la conduite, le chauffeur du camion de ne pas avoir respecté la priorité, mais a surtout confirmé que Autopilot n'avait pas détecté la remorque.

Danger des véhicules immobilisés

L'accident de mai 2016 et celui de cette semaine ont d'ailleurs un point en commun : le camion-remorque en Floride traversait lentement l'intersection en perpendiculaire de la Tesla; par rapport à l'auto, il était pratiquement immobile, comme le camion de pompiers en Californie.

Le magazine Wired a peut-être trouvé un élément d'explication dans le guide d'utilisation du Modèle S : «Avertissement : le régulateur de vitesse adaptatif pourrait ne pas détecter -et ne pas freiner ou décélérer-- si l'autre véhicule est à l'arrêt, spécialement si vous conduisez à plus de 80 km/h, si le véhicule devant vous se déporte de votre voie et qu'un véhicule à l'arrêt ou des objets se retrouvent devant vous».

Les régulateurs adaptifs et les systèmes de conduite assistée des concurrents ont souvent des mises en garde semblables, puisqu'ils doivent ignorer les nombreux objets immobiles qui se trouvent le long des routes. Autrement, ils freineraient pour rien sans discontinuer, ce qui serait désagréable et dangereux.

Il faut des lidars

Par ailleurs, l'usage du radar et des caméras -mais sans lidar- est maintenant reconnu comme risqué et l'industrie automobile attend des lidars bon marché pour complémenter les technologies actuelles qui constituent la conduite assistée. Les lidars fonctionnement selon un principe similaire à celui du radar, sauf que c'est un faisceau laser qui est projeté vers les obstacles éventuels, et non une onde comme le radar.

Depuis le rapport du NTSB, Tesla a nettement renforcé ses mises en garde concernant la nécessité de demeurer attentif quand on roule sur Autopilot. Une sécurité a aussi été ajoutée : si le conducteur passe un certain temps sans poser les mains sur le volant, un avertissement est donné.

Si le conducteur n'obtempère pas, Autopilot active le clignotant droit et ralentit doucement la voiture sur l'accotement jusqu'à l'arrêt complet.