Toyota a profité du Salon de l'auto de Los Angeles pour annoncer une nouvelle application de sa technologie de propulsion à l'hydrogène, cette fois à l'industrie du camionnage.Il y a deux semaines, Toyota avait annoncé la commercialisation prochaine d'un autobus à hydrogène. Et elle fait déjà des chariots élévateurs à hydrogène.Toutes ces applications sont basées sur la technologie qui fait rouler la Toyota Mirai.

Le No 1 mondial de l'automobile n'a pas donné de détails sur son projet de camion à l'hydrogène, se bornant à annoncer le lancement d'une étude de faisabilité en Californie. Mais il a réitéré son engagement envers l'hydrogène. 

«Toyota maintient depuis longtemps que les piles à combustible (à hydrogène) pourraient être une solution zéro-émission sur une vaste gamme de véhicules. Notre technologie se révèle très évolutive et nous permet donc d'examiner une application aux camions-remorques.»

Des autobus olympiques à Tokyo

Cette nouvelle évolution (en puissance et en rayon d'action) de la technologie motrice à l'hydrogène suit le succès qu'a connu Toyota lors de son projet d'autobus électrique alimenté par des piles à hydrogène.

En prévision des Jeux olympiques de Tokyo en 2020, Toyota mettra en vente des autobus à hydrogène coûtant chacun 100 millions de yens (1,3 million de dollars). Ces autobus électriques alimentés par une pile à combustible se meuvent grâce à un groupe motopropulseur similaire à celui de la Toyota Mirai. Évidemment, tout est plus gros et plus robuste. Le FC Bus (FC veut dire fuel cell, soit « pile à combustible ») est propulsé par deux moteurs électriques de 155 ch et est silencieux, dit Toyota. La pile à combustible convertit de l'hydrogène en électricité et produit comme seule émanation de la vapeur d'eau. En fait, construire un autobus à hydrogène est plus simple que concevoir une auto à hydrogène. Comme il y a beaucoup de place sous le plancher de l'autobus et les 77 passagers, Toyota a pu y caser pas moins de 10 réservoirs à hydrogène, permettant un rayon d'action de 200 km. C'est peu, mais selon Toyota, faire le plein prend 10 minutes.

La motorisation à hydrogène de la Toyota Mirai semble très évolutive. Toyota pense pouvoir en augmenter la puissance et le rayon d'action. On voit ici la Mirai au Mondial de l'auto de Paris en septembre dernier. Photo: AP

Mini-centrales électriques mobiles d'urgence

L'intérêt --on pourrait dire l'obsession-- des Japonais pour l'hydrogène vient en partie de la décision de se débarrasser de l'énergie nucléaire.

Cette décision prise après le séisme et le raz-de-marée de 2011 et le drame de Fukushima, s'explique aussi par la volonté de réduire l'empreinte de carbone de tout le pays. D'ailleurs, la préoccupation japonaise pour l'ampleur accrue des catastrophes naturelles se voit dans le fait que chaque autobus pourra être transformé en centrale électrique ambulante de 235 kWh pouvant être déployée en cas d'urgence. Toyota espère en avoir vendu une centaine d'ici les Jeux olympiques.

La centrale nucléaire de Fukushima a pris feu après le Tsunami de 2011.