L'usine française qui produit les Yaris 5-portes pour les marchés européen, canadien et américain va recevoir un investissement de 300 millions d'euros (près de 458 millions de dollars canadiens), une mesure qui devrait créer 700 emplois d'ici 2020. C'est ce que le directeur de l'usine et le président Emmanuel Macron ont annoncé lundi sur le site de l'usine d'Onnaing, près de Valenciennes, dans le nord de la France.

Si Toyota décide d'investir 300 millions et créer 700 emplois à Onnaing, en France, «c'est parce que vous êtes bons», a lancé Emmanuel Macron aux salariés de Toyota lors de son déplacement à l'usine, qui a le mandat de production de toutes les Yaris en Europe et des Yaris hatchback pour le Canada et les États-Unis (les berlines Yaris nord-américaines sont construites au Mexique, a déclaré à La Presse Michael Boulianne, de Toyota Canada).

Produire en France

Le chef de l'État a dévoilé une plaque pour célébrer l'événement, sous l'ovation des salariés, qui ont pris de nombreux selfies.

Le directeur de l'usine, Luciano Biondo, a confirmé le chiffre lors de la même séance de questions-réponses.

«Ce projet démontre qu'il est possible d'investir et de produire en France», a-t-il affirmé. «Il va assurer un avenir à long terme à notre entreprise et créer de l'emploi dans un territoire qui en a bien besoin».

Le responsable a ensuite précisé: «Le projet consistera à moderniser le site et réaliser les aménagements indispensables, en particulier des ateliers d'emboutissage et de carrosserie».

Le chef de l'État a expliqué à des salariés: «Des coups durs, il y en aura d'autres dans le pays... Si ça se passe bien ici, c'est parce qu'il y a vous, il y a ici un dialogue social exemplaire dans l'entreprise». Pour lui, «il n'y a pas de secrets, l'État peut faire beaucoup de choses pour aider, mais ne peut pas se substituer».

«Ici, on a notre mot à dire, on est fier de travailler ici, et du coup on leur rend», à la direction, lui a répondu un jeune salarié.

Le président Emmanuel Macron pose avec un employé devant une Yaris en cours d'assemblage. À gauche, le vice-président Monde de Toyota Corporation, Didier Leroy. Photo: Reuters

Un vice-président français, ça ne peut pas nuire

Le vice-président Monde de Toyota Corporation, Didier Leroy, s'est réjoui auprès de l'AFP: «Je suis non seulement très heureux (de la décision d'investissement) mais c'est moi qui ai pris la décision, au Japon où je suis le plus souvent.»

Pour faciliter l'investissement, l'État et les collectivités ont apporté une aide de plusieurs millions d'euros, complétée par l'Union européenne (9 millions) et l'agglomération (5 millions).

«C'est une très bonne nouvelle pour les Hauts-de-France et pour la France, c'est la raison pour laquelle la région a donné 11 millions d'euros. Cela fait plus de 10 mois qu'on négocie. Je souhaite que l'État soit sur la même logique que la région et les salariés pour Ascométal, où tout se jouera cette semaine», a également indiqué le président de la région Xavier Bertrand. Il s'est engagé avec les chefs de l'exécutif de PACA et du Grand Est à soutenir financièrement à hauteur de plusieurs millions d'euros l'offre de reprise «la plus complète» de l'aciériste Ascométal, en redressement judiciaire.

Selon l'Elysée, le projet concernant Toyota va permettre de recruter 700 CDI et 100 intérimaires d'ici à 2020, faisant passer à terme le nombre de salariés sur le site de 3800 à plus de 4600, et de produire la quatrième génération de la Yaris en 2020 et un nouveau modèle en 2021, notamment.

Le vice-président Monde de Toyota, Didier Leroy, lors de l'annonce dont il est en partie responsable. Photo AFP