La filiale française du géant de l'automobile Volkswagen a menti pendant des années à sa maison mère sur ses chiffres de livraisons, une découverte à l'origine du départ subit de son patron Jacques Rivoal.C'est ce que rapporte vendredi le magazine Der Spiegel.

Volkswagen-France a transmis à partir de 2010 des chiffres de livraisons inexacts et systématiquement trafiqués, écrit l'hebdomadaire, en citant un rapport interne du groupe allemand, numéro un mondial de l'automobile. «Il s'agissait visiblement d'embellir les statistiques annuelles», écrit Der Spiegel.

Statistiques embellies

Ainsi, près de 800 000 véhicules de marque VW, Audi, Seat, Skoda et VW Utilitaires ont été signalés par les responsables de Volkswagen France comme étant déjà livrés aux clients alors qu'ils n'étaient pas encore immatriculés. Pire encore, certains n'ont même été immatriculés que plusieurs mois voire plusieurs années après avoir été signalés comme livrés, ajoute l'hebdomadaire allemand, qui a obtenu une copie du rapport de vérification interne.

Cette tricherie aurait par ailleurs tardé à être enrayée par les responsables de Volkswagen en Allemagne, qui sont aussi critiqués par les vérificateurs dans leur rapport.

Le grand patron du Groupe Volkswagen, Matthias Müller, aurait finalement reçu un rapport interne dénonçant ces dérives fin avril, avec pour conséquence le retrait de Jacques Rivoal, patron de Volkswagen France, affirme le Spiegel.

«Divergences stratégiques» ?

Officiellement, M. Rivoal a quitté son poste en mai en raison de «divergences stratégiques» avec sa direction.

«Nous ne commentons pas des documents internes», a réagi une porte-parole de Volkswagen, contactée par l'AFP.

Le groupe Volkswagen, avec ses diverses marques, est de loin le premier importateur de voitures particulières neuves en France. En 2016, il détenait une part de marché avoisinant les 13 % en France, avec quelque 258 600 nouvelles immatriculations.