Un cadre supérieur de Volkswagen a plaidé coupable, vendredi, à des accusations de fraude et de complot pour la supercherie du constructeur allemand qui lui a permis d'esquiver les normes américaines d'émissions polluantes.

Menotté aux poignets et aux chevilles, Oliver Schmidt s'est présenté devant une cour de Detroit dans le cadre de la poursuite intentée par le gouvernement américain contre le fabricant automobile, qui a admis avoir eu recours à un logiciel truqué.

M. Schmidt, qui dirigeait auparavant le bureau d'ingénierie de Volkswagen en banlieue de Detroit, a été arrêté en janvier. Il fait face à une peine de jusqu'à cinq ans de prison pour complot pour fraude contre les États-Unis, pour fraude informatique et pour violation d'une loi américaine sur la pollution de l'air. Une autre accusation de parjure pourrait le faire écoper de jusqu'à deux ans derrière les barreaux. Il pourrait aussi être déporté. L'homme de 48 ans demeure en détention provisoire, alors que sa peine sera prononcée le 6 décembre.

Le dirigeant allemand est accusé d'avoir dit aux autorités que des problèmes techniques étaient en cause pour l'écart entre les résultats des tests antipollution en laboratoire et sur le terrain.

«Schmidt a participé à l'arnaque frauduleuse de VW qui a priorisé les ventes de l'entreprise au détriment de l'honnêteté des tests d'émissions et la confiance des consommateurs américains», a déclaré le procureur général adjoint Jean E. Williams.

La plupart des employés de Volkswagen accusés dans cette même affaire sont hors d'atteinte des autorités américaines.

La société allemande avait reconnu sa culpabilité en mars et avait accepté de verser 4,3 milliards $ US, en plus de racheter les véhicules dotés d'un moteur truqué. Volkswagen est aussi parvenu à un règlement au civil de 15 milliards $ avec les autorités environnementales et ses clients aux États-Unis, où il y avait 600 000 véhicules touchés.

À l'échelle mondiale, quelque 11 millions de véhicules ont été équipés d'un logiciel capable de détecter la tenue de tests en laboratoire et de faire en sorte que les véhicules respectent les normes fédérales d'émissions lors de ces examens. Sur la route, les voitures rejetaient toutefois des émissions d'oxyde d'azote jusqu'à 40 fois plus élevées que la limite fixée par le gouvernement américain.