Un deuxième salarié d'Audi, filiale du groupe allemand Volkswagen, a été arrêté dans le cadre du scandale des moteurs diesel truqués après de nouvelles perquisitions, a appris jeudi l'AFP.

Un employé du constructeur automobile haut de gamme a été placé en détention provisoire jeudi après deux perquisitions mercredi, a déclaré une porte-parole du parquet de Munich, confirmant des informations du journal Handelsblatt.

Selon le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, la personne placée en détention provisoire jeudi est Wolfgang Hatz, un ancien responsable de haut rang au sein du groupe Volkswagen et un proche de l'ex-patron du groupe Martin Winterkorn. 

Hatz a été chef du développement des moteurs chez Audi de 2001 à 2007. Puis, il a occupé les mêmes fonctions pour tout le groupe Volkswagen. En 2011 il a été nommé directeur du développement chez Porsche. Il a quitté Porsche peu après l'éclatement du scandale en septembre 2015.

Il s'agit de la deuxième interpellation d'un salarié d'Audi après celle en juillet de Giovanni Pamio, arrêté en Allemagne et inculpé par les autorités américaines, qui l'accusent d'avoir joué un rôle dans la «conspiration» visant à tromper les autorités et les automobilistes américains sur le niveau réel des émissions de gaz polluantes de modèles Audi.

2,5 milliards d'euros mis de côté

Par ailleurs, le Groupe Volkswagen a annoncé vendredi une charge exceptionnelle de 2,5 milliards d'euros (3,7 milliards de dollars CAN) au troisième trimestre en raison du rappel plus compliqué que prévu de ses moteurs diesel truqués 2 litres aux États-Unis.

Ces nouvelles provisions amputeront d'environ 2,5 milliards d'euros son bénéfice opérationnel au troisième trimestre, indique le groupe dans un communiqué, évoquant le programme de rappel et de mise en conformité de près de 500 000 véhicules aux États-Unis, qui s'avère «beaucoup plus long et complexe techniquement» qu'anticipé.

De la sorte, l'ensemble des provisions que Volkswagen a dû passer dans ses comptes au titre du «dieselgate» s'élève désormais à 25,1 milliards d'euros, a confirmé un porte-parole de Volkswagen à l'AFP.

La nouvelle provision annoncée est «étonnamment élevée», juge Jürgen Pieper, analyste financier chez Metzler Bank, interrogé par l'AFP.

Aux-États Unis, Volkswagen a déjà dû débourser plus de 20 milliards de dollars pour réparer ou racheter près de 600 000 voitures incriminées -équipées principalement de moteurs diesel 2 litres et de moteurs 3 litres pour moins de 100 000 d'entre elles- et verser à leurs propriétaires des indemnités.