Le géant allemand de l'automobile Volkswagen a été perquisitionné mardi dans le cadre d'une enquête judiciaire sur des soupçons de versements excessifs à certains représentants du personnel, a appris l'AFP de sources concordantes.

«Je peux confirmer que des perquisitions ont eu lieu hier à Wolfsburg», siège du groupe, a déclaré mercredi à l'AFP un porte-parole de Volkswagen, confirmant partiellement des informations de presse.

Il n'a en revanche pas voulu donner de détails, à l'instar de la justice allemande qui a également fait état de perquisitions mais sans en dévoiler le motif.

Selon une source proche du dossier, ces perquisitions ont eu lieu dans le cadre d'une enquête de la justice allemande sur des soupçons de fraude liés à la rémunération de Bernd Osterloh, qui est le président du comité d'entreprise de Volkswagen.

Ci-haut, Bernd Osterloh, en septembre 2015. M. Osterloh est membre du conseil d'administration et président du conseil des travailleurs au Groupe Volkswagen. Photo AP

Enquête sur une fraude

En mai dernier, le parquet de Brunswick (une ville du Nord de l'Allemagne, près du siège soclal de Volks à Wolfsbourg) avait lancé une enquête pour «fraude» en lien avec la rémunération d'une activité au comité d'entreprise. Le parquet n'avait pas révélé l'identité des personnes soupçonnées, mais des sources concordantes avaient alors indiqué que le premier visé était M. Osterloh, le président du comité d'entreprise du constructeur.

D'après l'agence de presse allemande DPA, la justice a perquisitionné les bureaux de hauts dirigeants de Volkswagen, à savoir le directeur financier Frank Witter et le directeur du personnel Karlheinz Blessing.

Par contre, un porte-parole du comité d'entreprise a pour sa part affirmé que «les investigations ne visent pas Bernd Osterloh».

Volkswagen a répété mercredi que son système de rémunération des membres du comité d'entreprise respectait les dispositions en vigueur en Allemagne. La rémunération de Bernd Osterloh a été jugée conforme au droit par des juristes extérieurs au groupe, a redit l'entreprise.

Le mastodonte aux douze marques, propriétaire entre autres de Porsche, Audi, Seat et Skoda, fait l'objet d'autres enquêtes en Allemagne liées cette fois à la manipulation avérée de millions de véhicules diesel pour fausser le niveau de leurs émissions polluantes lors des contrôles.

Sa filiale bavaroise Audi a notamment fait l'objet de plusieurs perquisitions ayant conduit à l'arrestation de deux employés.