Le patron de Volkswagen, Mathias Müller, a annoncé mardi un investissement de 20 milliards d'euros dans l'électrique, tout en se disant convaincu d'une «renaissance» du diesel car il juge compatible «la cohabitation» de ces technologies du passé et de l'avenir.

«Non seulement j'espère que le diesel n'est pas mort, mais je suis convaincu qu'il est en train de connaître une renaissance», a-t-il assuré à Berlin, à l'occasion de la conférence de presse annuelle de son groupe.

«Nous allons créer les conditions techniques pour permettre la cohabitation des dispositifs de conduite existants et de ceux de électrique», affirme M. Müller

Volkswagen a ainsi annoncé mardi avoir passé chez ses partenaires en Europe et en Chine pour quelque 20 milliards d'euros de commandes en composants nécessaires à son vaste plan d'électrification de ses véhicules.

Le groupe aux 12 marques (Audi, Porsche, Skoda, etc.) vise ainsi pour 2030 la commercialisation de chacun de ses modèles en version électrique et compte investir dans les cinq prochaines années quelque 34 milliards d'euros dans la recherche et le développement de la voiture de demain, électrique ou autonome.

Matthias Müeller, au centre, avec le chef de la direction financière Frank Witter (à d.) et le porte-parole Hans Gerd Bode (à g.). Photo AP

Le diesel en crise, la demande en chute libre

En attendant, le marché du diesel, en pleine crise de confiance, a déjà plongé en Allemagne de 7% en 2017. D'autre part, les moteurs de ce type les plus vieux et les plus polluants sont menacés d'être interdits dans certains centres-villes de ce pays et les émissions polluantes des motorisations diesel sont scrutées de près par le législateurs européens.

Sa stratégie à long terme, la «Feuille de route E», ne sera pas perturbée dans l'immédiat par les nouvelles barrières douanières américaines sur l'acier et l'aluminium, assure par ailleurs le constructeur allemand.

La menace est prise «très au sérieux» par Volkswagen, souvent dans le viseur du président américain Donald Trump, reconnaît son directeur financier Frank Witter. Mais l'impact des mesures protectionnistes américaines, en l'état, sera «négligeable» pour le groupe, affirme-t-il.

«Il est très important de maintenir le dialogue et d'empêcher l'escalade, qui, je crois, laissera tout le monde perdant», a ajouter le responsable de Volkswagen, faisant allusion aux craintes d'une prochaine salve de mesures protectionnistes en provenance de la Maison-Blanche.