Le constructeur automobile suédois Volvo, contrôlé par le chinois Geely, compte devenir à terme aussi rentable que les marques haut de gamme qu'il veut concurrencer, a indiqué mardi son PDG Haakan Samuelson.

«Cela va prendre du temps, mais nous voulons devenir 'premium', a rappelé M. Samuelson lors d'un entretien avec l'AFP, dans le cadre du salon automobile de Francfort (Ouest), «et bien sûr nous devrions aussi avoir le niveau de rentabilité d'un constructeur haut de gamme».

«Nous n'avons pas défini d'objectif précis en terme de rentabilité»,  a ajouté le PDG. A titre de comparaison, les spécialistes du haut de gamme allemands comme BMW ou Audi affichent des marges qui tournent autour de 10%.

Volvo espère écouler 800 000 véhicules par an en 2020, contre 422 000 l'an dernier. Pour y parvenir, le groupe suédois compte beaucoup sur la Chine, où il veut vendre à cette date environ 200 000 unités, mais aussi sur les États-Unis et l'Europe. «Nous devons nous redresser aux États-Unis, où Volvo était une marque très forte auparavant», a-t-il dit. «Notre ambition est de revenir à plus de 100 000» ventes annuelles, contre environ 65 000 actuellement.

Le groupe suédois est actuellement pénalisé aux États-Unis par un taux de change défavorable entre l'euro et le dollar, alors qu'il exporte tous ses véhicules du Vieux continent, a expliqué M. Samuelson. «Nous sommes légèrement en baisse aux USA, où la compétition est rude.»

La performance du groupe en Chine en revanche est bonne et en Europe ses ventes devraient suivre la performance du marché que M. Samuelson attend «en baisse de 8%».

Volvo a creusé au premier semestre sa perte nette à 778 millions de couronnes (89 millions d'euros) et a perdu des parts de marché partout sauf en Chine et en Suède. Pour autant, il compte revenir à l'équilibre opérationnel cette année et est en train de renforcer sa présence en Chine où il comptera trois usines.

Le constructeur veut s'appuyer sur son propriétaire Geely et de son tissu de fournisseurs en s'approvisionnant plus auprès de fournisseurs chinois, a expliqué son PDG. Ces derniers «pourraient être très compétitifs» comparés à leurs homologues européens, a-t-il estimé.

Les deux constructeurs «travaillent ensemble pour développer la prochaine génération de petites voitures», ce qui correspond chez Volvo à des voitures de moyenne taille, a-t-il rappelé.