Comment conjuguer la gourmandise insatiable des consommateurs pour les multisegments et VUS avec leurs ambitions environnementales ? Au moment où les changements climatiques affectent de plus en plus notre quotidien, la question est aussi légitime que nécessaire. Pour Volvo, le moyen à court terme réside dans l'électrification de petites cylindrées. Le XC60, récemment renouvelé, est né de cette volonté. Nous avons pris le volant de sa version hybride rechargeable pour en juger la teneur.

Son design

Comme vous l'avez sans doute remarqué, Volvo a donné un coup de barre majeur au design de sa gamme ces derniers mois, dans le cadre d'une réforme technique pure et simple.

Le XC60 a grandement bénéficié de ce virage.

Le VUS compact met la table avec sa calandre à stries verticales, pas trop protubérante, à contre-courant de certains constructeurs allemands et japonais.

Les phares, incrustés de diodes décrivant un T, le « marteau de Thor », deviennent la nouvelle signature stylistique de Volvo, à l'instar de ce que l'on a vu sur le XC90.

Dans l'ensemble, c'est élégant et homogène.

De côté, le VUS suédois paraît ramassé en raison de ses courts porte-à-faux.

Derrière, ce sont les feux épousant les piliers arrière qui attirent le regard, un élément vu depuis plusieurs années sur les créations du constructeur.

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À bord

Volvo gagne ici énormément de crédibilité dans l'arène des constructeurs de luxe. L'habitacle de ce XC60 est somptueux, conjuguant la profondeur, les matériaux de grande qualité et les différentes textures pour donner un coup d'oeil épuré, à la scandinave.

Les buses sont particulièrement élégantes avec leurs molettes centrales traversées d'une bande chromée, tout comme cette cascade boisée qui s'écoule sous l'écran central. Les commandes physiques sont en outre limitées, ce qui nous force à recourir constamment au système d'infodivertissement, un élément irritant.

Côté confort, les sièges de Volvo demeurent une référence en matière d'ergonomie et on salue la possibilité d'ajuster l'assise. L'espace pour les passagers se situe dans la bonne moyenne du segment, autant à l'avant qu'à l'arrière.

Grâce à l'aspect compact de la batterie, le volume de chargement est identique à celui de la version à essence.

Sous le capot

L'époque où l'hybride n'était concevable que sous le capot d'une compacte sous-motorisée est révolue.

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La version hybride rechargeable du XC60, la T8, propose 400 ch et 472 lb-pi de couple obtenus de la combinaison d'un moteur électrique et d'un quatre-cylindres de 2 L à la fois suralimenté par turbocompresseur et par compresseur volumétrique. 

Ce groupe motopropulseur complexe permet des réactions quasi instantanées lorsqu'il est sollicité, et ce, à tous les régimes. Il faut cependant prendre soin de sélectionner le mode « Power » pour limiter le temps de réponse du système. À l'opposé du spectre, le mode hybride, qui peut théoriquement assurer une autonomie électrique de 27 km, n'est pas entièrement convaincant. 

Le moteur à essence, pas très mélodieux, intervient trop souvent pour appuyer le moteur électrique de 87 ch.

Derrière le volant

Ne sachant pas trop comment classer ce VUS sur l'échelle de la sportivité, Volvo mise essentiellement sur son mode hybride pour séduire la clientèle.

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Ce n'est pas une mauvaise chose, car ce XC60 n'est pas du tout une machine à sensations, comme pourraient l'être les BMW X3 M40i et Audi SQ5.

L'aplomb du suédois réside plutôt dans le confort de roulement, sans reproche grâce à sa suspension pneumatique adaptative (en option), ce qui confère une impression de grande solidité. Le roulis demeure par ailleurs bien maîtrisé. La direction est sans doute très précise, mais manque cruellement de rétroaction, on perd donc nos repères sur des revêtements changeants. Le freinage manque également de modularité et le levier de vitesses nous fait pester à la moindre utilisation.

Bref, malgré les ressources abondantes sous le capot, le rythme modéré est plus apprécié.

Les technologies embarquées

L'écran central tactile du système d'infodivertissement est certainement très élégant, rappelant celui d'une tablette.

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Le seul problème, et il est de taille, c'est que le XC60 est en quelque sorte captif de ce système, qui le gère presque entièrement.

Comme il est loin d'être intuitif, malgré ses menus à la présentation raffinée, il nous oblige à quitter constamment la route des yeux. Ajoutez à cela des capteurs de stationnement hyperactifs et l'expérience n'est pas très invitante. Cela dit, on se reprend sur la sonorité avec la chaîne Bower & Wilkins qui permet une acoustique extraordinaire, jouant dans les nuances de tonalités avec grande acuité.

Comme toute bonne Volvo, le T8 est équipé de série d'une kyrielle d'aides actives à la conduite en plus d'un mode semi-autonome optionnel.

Verdict

Il ne fait aucun doute que le Volvo XC60 est un véhicule attrayant. Son habitacle, dont le degré de finition et de raffinement supplante bien des rivaux, est fort bien conçu pour une utilisation quotidienne.

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La version hybride rechargeable n'est certes toutefois pas la meilleure avenue à emprunter.

Son prix de départ de 71 850 $ est beaucoup trop élevé pour justifier une autonomie électrique de 27 km, qui est rarement achevée sans l'utilisation du moteur thermique. La moyenne affichée lors de l'essai hivernal - autour des 10 L/100 km en mode hybride - est trop élevée pour un véhicule qui se branche.

Ajoutez à cela des options assez coûteuses qui peuvent faire augmenter de manière vertigineuse le prix final (85 000 $ pour l'exemplaire essayé).

Cela dit, si ce sont les performances pures qui vous attirent, ce T8 demeure fort impressionnant.

Essai routier Volvo XC60 T8 hybride rechargeable. Pour essai routier de la semaine. Photo fournie par le constructeur

Carnet de notes

Sans arbre de transmission

Contrairement à une transmission intégrale traditionnelle, le XC60 T8 n'a pas d'arbre de transmission. C'est donc le moteur électrique arrière de 87 ch qui transmet le couple aux roues arrière.

Batterie bien dissimulée

La batterie de 10,4 kWh est placée dans le tunnel qui héberge habituellement l'arbre de transmission pour éviter d'empiéter dans l'habitacle.

Un poids de plus à traîner

Le poids du XC60 T8 atteint les 2103 kg, 200 kg de plus que la version T6, soit environ autant qu'un Nissan Pathfinder, chose qui pénalise évidemment l'autonomie électrique.

Petit réservoir d'essence

Avec à peine 50 L de volume, le réservoir d'essence limite de beaucoup l'autonomie totale de ce XC60, surtout en conduite hivernale lorsque la consommation de carburant est plus élevée.

La concurrence arrive

Mercedes offrira prochainement son GLC avec un système hybride rechargeable, un concurrent direct qui sera offert à un prix de départ nettement plus bas de 60 200 $, mais avec une autonomie en mode électrique légèrement inférieure de 21 km.

Fiche technique

Version à l'essai : T8 Inscription

Prix (avec options, transport et préparation) : 87 015 $

Moteur : L4 DACT 2 L suralimenté par turbocompresseur et par compresseur volumétrique

Puissance (totale du système) : 400 ch à 6000 tr/min

Couple (total du système) : 472 lb-pi de 2200 à 5400 tr/min

Transmission : Automatique à 8 rapports avec mode manuel

Architecture motrice : Moteur hybride transversal avant, transmission intégrale avec moteur électrique arrière

Consommation (constructeur) : 9,4 L/100 km (super)

Concurrent direct : Mercedes GLC 350e (2019)

Du nouveau en 2018 ? : Nouvelle génération (XC60)

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