La 508 RXH: l'Outback de Peugeot, version hybride

Peugeot va présenter au prochain salon de l'auto de Francfort la 508 RXH, une version hybride diesel-électrique à rouage intégral de la 508 familiale. La 508 RXH sera une version multisegment de la 508, plus haute, plus large, plus costaude et capable de rouler sur des routes ingrates ou enneigées, grâce à ses quatre roues motrices.

La 508 RXH fait appel à une innovation récente de Peugeot, la technologie HYbrid4, une technologie modulaire très ingénieuse, qui permet d'hybrider ses modèles à essence ou diesel et de les offrir en rouage intégral. Cela sans avoir à réinventer la roue à chaque fois.

Les roues avant de la 508 RXH sont mues par le même moteur diesel de 163 chevaux qui équipe la version 508 ordinaire, une traction avant conventionnelle. Mais sur l'hybride, les roues arrière sont entraînées par un moteur électrique intégré dans le train arrière et qui fournit 37 chevaux supplémentaires, en vitesse de pointe. Cela donne un véhicule à quatre roues motrices pouvant avoir 200 chevaux en accélération et sur la grande route, mais qui peut aussi rouler en mode électrique seulement, en ville. En mode mixte, lorsque le travail des deux moteurs est harmonisé par ordinateur, la 508 RXH consommera 4,2 litres aux 100 kilomètres et émettra 109 grammes de CO2 par kilomètre, promet Peugeot, qui va commercialiser la voiture au printemps 2012.

La 508 RXH est à la 508 familiale ce qu'est la Subaru Outback à la Subaru Legacy familiale (la petite soeur urbaine de l'Outback, disponible seulement au Japon depuis la refonte de 2010).

Module arrière "simple et compact"

Avec la 508 RXH, Peugeot poursuit ce qu'elle avait commencé l'été dernier, quand elle a inauguré la technologie HYbrid4 sur son multisegment 3008.

Implanter à l'arrière le moteur électrique et les batteries qui l'alimentent est ingénieux. Au chapitre du design et de la production, cela évite de changer le bloc avant et de toucher à l'architecture de l'auto. Le train arrière doté du moteur électrique arrive à l'usine d'assemblage en un module complet.

La 508 RXH n'est disponible qu'en version hybride. Mais sur un modèle comme la 3008, disponible en version hybride ou en traction avant conventionnelle, la fabrication modulaire permet une grande flexibilité à l'usine d'assemblage et des économies considérables au niveau des coûts de production. La majorité des 3008 sont assemblées avec un train arrière roues libres (également modulaire). Quand il faut assembler des 3008 HYbrid4, il suffit de susbstituer un module avec moteur électrique au module roues libres et le tour est joué.

Il n'y a pas de pont central visible dans l'habitacle, pour laisser passer l'arbre moteur vers les roues arrière, comme dans une transmission intégrale classique. Le moteur électrique, à l'arrière, et le moteur diesel, en avant, n'ont aucun lien mécanique, ce qui fait un rouage intégral très simplifié. Le travail des deux moteurs est harmonisé par un ordinateur.

Concernant la conduite, les 120 kg que pèsent le moteur électrique et les batteries font que le poids est mieux réparti sur les deux paires de roues. Le moteur électrique travaille au démarrage, puis à basse vitesse, en ville. Sur la route, c'est le moteur diesel qui fait l'essentiel du travail. Mais le moteur électrique Bosch apporte sa contribution au moment des dépassements et autres accélérations. En mode automatique ou sport, c'est l'ordinateur qui répartit le travail des deux moteurs sur les quatre roues.

Peugeot a déjà indiqué qu'elle utilisera la technologie Hybrid4 sur d'autres modèles.

On sait que Peugeot et Citroën ont battu en retraite du marché nord-américain depuis des décennies. Au Canada, on leur reprochait leur construction peu adaptée à la conduite hivernale. Or, la technologie HYbrid4 est bonne dans la neige, affirme Peugeot. On pourra sélectionner un mode 4X4 où les quatre roues travailleront de concert sur les routes glissantes.

L'an dernier, quand Peugeot avait présenté le 3008 HYbrid4, La Presse avait demandé à la compagnie française si elle envisage un retour en Amérique du Nord, à l'instar de Fiat: «Le retour à court terme n'est pour le moment pas d'actualité», a écrit l'attaché de presse Laurent Debure. «Mais c'est une question qui revient très souvent et qui reste ouverte pour les stratèges.»