Une nouvelle enquête, menée cette fois-ci pour Environnement Canada, confirme que les Québécois sont relativement plus séduits par la voiture électrique que n'importe quelle autre population au Canada. Mais encore une fois, ici comme ailleurs au pays, on est très loin d'une adoption pleine et entière de ce type de véhicule.

À l'heure actuelle, comme le souligne le ministère fédéral de l'Environnement et du Changement climatique, 4% des Canadiens possèdent un véhicule électrique, hybride branchable ou hybride contre 80% détenant un véhicule à essence ou diesel (16% ne possèdent pas de voiture). Le Québec se démarque puisque cette proportion de propriétaires de véhicules branchables ou hybrides y est de 7% contre 75% possédant un véhicule traditionnel.

C'est la première tendance qui ressort du sondage en ligne mené par la firme Environics Research pour le compte de ce ministère auprès de 2512 Canadiens entre le 1er août et le 1er novembre 2016.

Lorsque l'on se penche sur les intentions d'achat, cette différence entre le Québec et le reste du Canada est encore plus marquée. Si la proportion de Canadiens envisageant d'opter pour un modèle 100% électrique lors de leur prochain achat de véhicule est encourageante (26 %), elle est nettement inférieure à celle des Québécois, qui sont 42% à penser que leur prochain véhicule sera probablement (35%) ou certainement (7%) électrique. On notera au passage que les populations urbaines l'envisagent dans une proportion plus grande (32%) que les populations rurales du pays (17%).

Sans surprise, année après année, les obstacles à l'achat d'une voiture électrique restent les mêmes.

Les personnes indécises à l'idée d'acheter un tel véhicule voient toujours le coût comme un obstacle majeur: 63% des Canadiens interrogés le citent en premier lieu, suivi de l'infrastructure de recharge (pour 52% des gens) et du manque d'autonomie (50%).

Là aussi, les Québécois se distinguent du reste du pays puisque ceux-ci sont les plus nombreux à considérer le coût comme un obstacle majeur, dans une proportion de 70%. Et quand on parle d'argent, ils sont nettement plus nombreux que les autres Canadiens à être intéressés par un rabais à l'achat, par une exemption de taxes ou par une réduction de 10% du prix dans l'éventualité de l'achat d'un véhicule électrique.

Néanmoins, les Québécois sont les moins sensibles aux limites de l'infrastructure de recharge.

Seulement 43% voient cela comme un obstacle (contre 52% des Canadiens), ce qui n'est pas surprenant puisque le Québec est l'un des territoires nord-américains les mieux pourvus en bornes. Fait à noter, seulement 32% des Québécois estiment que leur climat froid est un obstacle aux voitures électriques.

Au-delà de ces constats connus, et répétés de plus en plus, la firme Environics Research remarque elle aussi qu'il faut «éduquer les Canadiens sur les conséquences positives de l'achat d'un véhicule électrique, puisque plusieurs d'entre eux ne sont pas conscients, par exemple, des coûts d'entretien réduits d'un modèle électrique comparativement à ceux d'un véhicule traditionnel».

«Les gens sont pour la voiture électrique, mais on n'a pas forcément l'intention d'acheter, observe Yan Cimon, professeur spécialiste de l'industrie automobile à l'Université Laval. La donnée encourageante est que les incitatifs financiers peuvent avoir un impact même si c'est à un niveau relativement bas.»

Ce coup de sonde «est une photo rassurante» à certains égards, conclut-il.

- Avec la collaboration de William Leclerc