Ne vous demandez pas si votre prochain véhicule sera électrique ou à essence. Demandez-vous plutôt quel sera votre prochain véhicule, puis trouvez la motorisation appropriée. C'est la meilleure façon de faire le bon choix, selon l'Institut du véhicule innovant de Saint-Jérôme, qui vient de publier une troisième édition plus étoffée et plus complète de son guide Branchez-vous, pour choisir un véhicule rechargeable qui répond à vos besoins.Le véhicule qui correspond à vos besoins est-il à essence ou électrique ? Question importante, mais pas la première à vous poser, selon Stéphane Pascalon, porte-parole de l'Institut du véhicule innovant (IVI) pour la troisième édition du guide Branchez-vous. Nous lui en avons donc posé quelques-unes pour mieux comprendre.

Q. Quel est l'objectif de la troisième édition de votre guide ?

R. Nous souhaitons que les gens cessent de considérer les véhicules électriques à part des véhicules à essence. Que leur première considération ne soit pas « électrique ou à essence ? », mais qu'ils trouvent le bon type de véhicule, et qu'ensuite ils fassent le choix entre les motorisations : à essence, hybride ou électrique.

Q. Le principal frein à l'achat d'une voiture électrique est généralement la crainte d'une trop courte autonomie. Comment contourner ce problème ?

R. Globalement, nos besoins en autonomie sont largement surévalués. Dans la majorité des cas, selon les statistiques que possède l'industrie automobile, 80 km d'autonomie ou plus est amplement suffisant pour passer la journée. Ensuite, il faut réaliser que 90 % du temps, on chargera sa voiture tous les jours, au bureau ou à la maison, contrairement aux véhicules à essence qui sont conçus pour un plein hebdomadaire. Les nouveaux modèles électriques ont une autonomie d'au moins 200 km, même l'hiver, ce qui est encore mieux. En fait, il n'y a plus vraiment de raison d'avoir un deuxième véhicule à essence dans l'entrée quand on peut acheter une voiture électrique à un prix relativement raisonnable. 

Q. Justement, quand les véhicules électriques seront-ils plus abordables ? 

R. Il y en a déjà plusieurs qui le sont. En moins de 20 000 km, soit un peu moins d'un an d'utilisation, dans bien des cas, on a déjà amorti la prime à l'achat pour la technologie. C'est le cas pour la Chevrolet Volt, par exemple. Les premiers véhicules électriques ont été mis en marché il y a cinq ou six ans, ce qui représente un marché d'occasion intéressant aujourd'hui. Et les gens qui changent de voiture tous les trois ou quatre ans et qui disent ne pas avoir les moyens d'acheter une voiture électrique, ce n'est pas très logique...

Q. Pour plein de raisons rationnelles ou autres, les acheteurs se ruent massivement vers les petits VUS plus que vers les voitures. Est-ce qu'un VUS tout électrique serait la solution à tous les problèmes ?

R. On verra bien, puisque les Hyundai Kona et Kia Niro électriques s'en viennent au Canada. Mais là aussi, on a tendance à exagérer nos besoins. On pense qu'il vaut mieux économiser en achetant une voiture plus abordable pour un usage quotidien autour de la maison, et emprunter ou louer un plus gros véhicule quand on en a besoin ensuite pour aller visiter la famille en Gaspésie.

Stéphane Pascalon, de l'Institut du véhicule innovant. Photo : Hugo-Sébastien Aubert, La Presse