Alors qu'ils ne représentent que 1,4 % du marché canadien, les véhicules électriques et hybrides comptent déjà pour 3,7 % du marché chinois, et pour plus d'un véhicule sur deux vendus en Norvège. Voici comment ces deux influents marchés comptent gérer cette popularité grimpante et comment le Canada pourrait s'en inspirer.

Norvège

« Pour la première fois, notre marché des carburants fossiles est passé sous la barre des 50 % [48 %].

Personne d'autre n'est près d'y arriver », résumait Oeyvind Solberg Thorsen, directeur de la Fédération routière de la Norvège (OfV), au début janvier, alors que son organisme publiait les plus récentes statistiques sur le secteur automobile norvégien. L'ironie, c'est que la Norvège est l'un des plus grands exportateurs de pétrole. L'État scandinave espère éliminer les ventes de moteurs thermiques d'ici 2025, mais envisage néanmoins de mettre la pédale douce sur certains privilèges accordés aux voitures électriques, qui encombrent par exemple les corridors réservés aux autobus. L'exemption des péages pour les voitures qui circulent dans Oslo pourrait être éliminée d'ici 2020. Les bornes publiques, déjà deux fois plus coûteuses à utiliser que les bornes résidentielles, pourraient aussi voir leurs tarifs augmenter.

Chine

Il s'est vendu 579 000 véhicules électriques ou hybrides en Chine en 2017, une hausse de 72 % par rapport à l'année précédente.

C'est plus de la moitié des ventes mondiales (1,19 million). Ça explique deux choses : l'empressement des grands constructeurs à mettre en marché des véhicules électriques répondant aux critères du marché chinois avant tout, et une crainte que la fin de la généreuse aide fédérale à l'achat de ces véhicules, prévue dans les prochains mois, mène certains de ces constructeurs à ralentir la cadence de mise en marché. « L'année 2018 risque de décevoir, les fabricants vont probablement repousser leurs lancements à 2019, quand un nouveau système de crédit sera mis en place pour les véhicules électriques par le gouvernement chinois », explique Janet Lewis, analyste automobile pour la firme Macquarie.

Canada

La demande mondiale plus élevée que prévu en 2017 et une production au ralenti pour 2018 signifient qu'on verra probablement une offre réduite de véhicules électriques dans les marchés secondaires, comme le Canada, ajoute Macquarie.

« En plus, la cadence prend du retard, comme on l'a vu avec Tesla, dont les cibles de production de 5000 exemplaires par semaine pour la fin 2017 ont été repoussées à la fin 2018 », ajoute-t-elle.

La firme australienne estime tout de même que la demande pour des véhicules électriques pourrait représenter 5 % du marché en 2022 seulement.