Le long temps de recharge et la manipulation parfois fastidieuse des chargeurs sont des prétextes souvent cités pour justifier le désintérêt des automobilistes envers les véhicules électriques. À en juger par la prochaine génération de bornes de recharge, ce ne sera bientôt plus le cas. La preuve, en trois exemples.

DE 7,4 À 19,2 kW

Au début de l'été, la firme indépendante de certification de sécurité Underwriters Laboratories a apposé son sceau d'approbation sur le prototype de ce qui pourrait devenir la nouvelle génération de bornes de recharge rapide de la société américaine Blink Charging.

Affichant une puissance de 19,2 kW, cette borne prétend pouvoir diviser par trois le temps de recharge, pour le rapprocher encore un peu plus du temps qu'il faut pour faire le plein d'essence. Selon l'exemple cité par le fabricant, en supposant que la voiture et sa piles le permettent, une recharge partielle prenant actuellement 20 à 30 minutes pourrait ainsi s'effectuer en 10 minutes.

La future borne de Blink Charging, qui exploite un réseau de bornes publiques dans plusieurs grandes villes des États-Unis, pourra aussi être activée au simple contact d'un téléphone cellulaire, au moyen des applications de paiement sans contact Apple Pay et Google Pay.

Un chargeur Blink Charging. Photo Blink

LE SANS-FIL À LA RESCOUSSE

De la même façon qu'on peut aisément déposer son téléphone sur une plaque à induction qui recharge la pile sans branchement direct, une nouvelle génération de voitures électriques et de chargeurs conçus spécifiquement pour elles sera bientôt mise en marché.

Ces chargeurs pourraient bien être vendus directement par les grands constructeurs, car BMW et Nissan, notamment, ont déjà dévoilé leurs solutions pour leurs véhicules respectifs.

Le CarPad, chargeur sans fil de BMW, a une puissance de 3,2 kW et une efficacité énergétique de 85 %, selon le groupe bavarois.

Il est en marché depuis le début du mois de juin et permet de charger pleinement la pile de sa 530e iPerformance, une grosse berline hybride branchable, en trois heures et demie.

« C'est beaucoup plus simple que de faire le plein d'essence », assure-t-on chez BMW.

Le pavé de chargement CarPad. Photo BMW Group

DES CHARGEURS CAMOUFLÉS DANS LE MOBILIER URBAIN

Difficile de trouver une borne de recharge en ville ? Bientôt, elles seront partout, si le prototype de chargeur de la société anglaise Char.gy, conçu avec l'Université de Warwick, en Angleterre, connaît le succès espéré.

Celui-ci est assez compact pour être incorporé au mobilier urbain : l'exemple proposé à la Ville de Londres prend la forme d'un lampadaire traditionnel.

Le petit fabricant a mis au point un circuit électronique qui permet de s'alimenter à même la source électrique déjà en place, ce qui évite d'avoir à creuser dans le béton des trottoirs des grandes villes. Cela réduit substantiellement le coût d'installation, explique Richard Stobart, PDG de Char.gy.

« On souhaite aussi donner accès à la recharge aux gens qui n'ont pas de borne, ou même de stationnement privé pour se brancher », a-t-il dit à la mi-juin, lors du dévoilement des bornes-lampadaires londoniennes.

Bornes-lampadaire Char.gy. Photo Université de Warwick

REGARDE, MAMAN, SANS BORNE DE RECHARGE !

Les bornes de recharge ne sont pas incontournables pour faire le plein d'électrons.

La preuve : la Leaf 2018 de Nissan est vendue avec un chargeur portatif pouvant se brancher directement dans une prise de 240 volts, assurant une recharge à un ampérage maximal de 40 ampères (ou de 30A, dans le cas d'une prise de sécheuse).

Cela offre une recharge similaire à celle d'une borne de niveau 2, beaucoup plus rapide que le câble pour prise de 110 volts inclus avec les autres voitures électriques sur le marché. Outre Nissan, Tesla a déjà offert un tel accessoire dans son Roadster, il y a une dizaine d'années. En fait, on peut se procurer un tel chargeur portatif sur l'internet, moyennant une centaine de dollars.

Pour que les véhicules électriques connaissent du succès, il faut en simplifier l'opération. Pouvoir les brancher à n'importe quelle prise de courant pour faire le plein est une piste de solution, explique-t-on chez Nissan.

Note de la rédaction : cet article a été modifié le 4 juillet, au premier paragraphe, pour mieux refléter la réduction du temps de recharge requis avec les nouvelles bornes de recharge à 19,2 kW.

Le «chargeur portatif» de la Leaf 2018. Photo Nissan