Les bornes de recharge de FLO et de ChargePoint peuvent désormais se parler, ce qui simplifiera la vie des utilisateurs de véhicules électriques qui pourront se servir des deux avec un seul et même compte.

L'entente annoncée hier entre les deux opérateurs de réseaux de recharge est l'équivalent de ce qui existe entre Bell et AT&T pour les utilisateurs de téléphone cellulaire, explique Louis Tremblay, président et chef de la direction de FLO, la filiale de l'entreprise québécoise AddÉnergie.

Vers un service nord-américain unifié ?

Cette première entente entre les deux opérateurs de réseaux de recharge pour véhicules est peut-être le premier pas vers un service unifié sur tout le territoire nord-américain. Il existe une dizaine d'opérateurs de bornes de recharge au Canada et aux États-Unis, comme GE, Greenlots ou OP Connect.

Le Québécois AddÉnergie (10 000 bornes dans son réseau FLO) et le Californien ChargePoint, (55 000) bornes), sont des fabricants de bornes, des concepteurs de logiciels et des exploitants de réseaux. Ils se considèrent comme ceux qui ont la présence la plus significative en Amérique du Nord. «Notre objectif est que les autres réseaux emboitent le pas», dit Louis Tremblay lors d'un entretien avec La Presse.

Le service d'interopérabilité offert par le réseau FLO et ChargePoint est déjà fonctionnel. Il permet aux utilisateurs d'accéder aux deux réseaux avec leur application mobile, sans frais supplémentaires.  Pour le moment, précise Louis Tremblay. «Je ne vous dis pas que ça restera gratuit pour toujours, mais ça fait partie des stratégies pour accélérer l'électrification des transports».

La technologie utilisée permet de prélever les taxes et de les remettre aux différents gouvernements qui les imposent.

Louis Tremblay, président et chef de la direction d'AddÉnergie et de sa filiale Flo. Photo Paul Chiasson, Presse Canadienne

Longues négociations

Le partenariat entre FLO et ChargePoint est l'aboutissement de longues négociations. Même si FLO n'a pas la taille de ChargePoint, les deux entreprises sont des concurrents dans le marché des bornes de recharge.

«C'est un exemple de coopétition (contraction de coopération et de compétition) et c'est bon pour tous les deux», affirme le pdg de FLO.

«Ces initiatives sont non seulement bonnes pour les conducteurs de véhicule électrique, mais aussi pour les exploitants de bornes de recharge puisqu'elles contribuent à en augmenter l'utilisation», a commenté de don côté le chef de la direction de ChargePoint, Pasquale Romano.

ChargePoint a conclu au début du mois une entente du même genre en Europe, avec EvBox, une entreprise des Pays-Bas. Le contexte est encore plus compliqué en Europe, où de nombreux réseaux de recharge et différentes formules de paiement coexistent.

AddÉnergie et sa filiale FLO ont aussi des visées en Europe, assure son président. L'entreprise a fait récemment ses premiers pas aux États-Unis, avec notamment une entente avec Green Mountain Power au Vermont. «Nous sommes à la recherche de projets pilote. Notre objectif n'est pas d'avoir un borne dans chaque état, mais d'aller chercher des clusters,» dit Louis Tremblay.