Le premier équipementier automobile mondial Bosch a annoncé de lourds investissements dans les nouvelles mobilités pour maintenir sa prééminence. Mais il a prévenu mardi que l'année 2019 sera difficile et exposée à de multiples incertitudes.

Au moment où les constructeurs automobiles allemands tentent de tourner la page des moteurs diesel truqués, l'équipementier, également éclaboussé par le scandale, compte accélérer sa transition vers la mobilité du futur, qu'elle soit électrique ou autonome.

Bosch veut recruter 28 000 ingénieurs

Le groupe non coté en Bourse prévoit notamment un investissement de quatre milliards d'euros d'ici 2022 dans la voiture autonome et veut multiplier par quatre, à 4000, le nombre d'ingénieurs travaillant sur l'intelligence artificielle.

Sur l'électrique, Bosch veut « devenir le leader du marché de masse », selon son patron Volkmar Denner, misant sur une multiplication par dix, à 5 milliards d'euros, du chiffre d'affaires de cette activité d'ici 2025.

En plus des 3000 ingénieurs en IA, Bosch prévoit aussi le recrutement de 25 000 ingénieurs en informatique sur les prochaines années.

À l'inverse, le recul marqué des ventes de voitures diesel depuis l'éclatement du « dieselgate » a coûté près de 600 emplois sur les 15 000 travaillant sur cette motorisation en Allemagne, alors que des interdictions de circulation des plus vieux diesels sont désormais en vigueur dans plusieurs villes allemandes.

2019 sera une année compliquée mais rentable

Après un résultat opérationnel de 5,3 milliards d'euros, au même niveau qu'en 2017, l'entreprise de 410 000 salariés s'attend pour 2019 à une stabilisation à « plus de 5 milliards d'euros ».

Mais l'équipementier prévoit pour 2019 un recul du marché automobile mondial, dont le crucial marché chinois, tout en affichant l'ambition de « mieux évoluer que les principaux marchés », selon M. Asenkerschbaumer.

« Après une année 2018 positive malgré un environnement économique très volatil, nous débutons l'année avec des attentes réduites », a déclaré Stefan Asenkerschbaumer, directeur financier du groupe.

« Nous voyons une série de dérapages économiques qui pèsent sur la consommation et la volonté d'investir », a-t-il ajouté, évoquant le conflit commercial sino-américain et le Brexit.

Le chiffre d'affaires de Bosch a lui progressé de 1,5 % à 77,9 milliards d'euros, amputé de 2,1 milliards d'euros d'effets de change, selon des chiffres préliminaires.

Toutes les divisions ont progressé à l'exception de l'électroménager (-3,2 %), particulièrement touché par les effets de change. La branche auto, qui génère plus de la moitié des recettes, a progressé de 2,3 % sur un an.

Photo Bosch

Un prototype électrique Bosch.