Peu importe le mode d'entraînement de votre véhicule, la prudence commande d'adapter sa conduite aux conditions d'adhérence. Il convient d'anticiper au mieux les situations et d'être prêt à réagir avec calme. Commençons par les voitures à traction (roues avant motrices).

Leur comportement est assez prévisible et relativement facile à maîtriser. En cas de perte de motricité du train avant, il suffit de relâcher l'accélérateur et d'attendre que les roues directionnelles retrouvent de l'adhérence. On ne saute pas sur les freins, pas plus qu'on braque violemment le volant. Ces deux réflexes ne feraient qu'aggraver la situation dans laquelle l'automobiliste se trouve.

Lorsque la traction a été popularisée en Amérique du Nord durant il y a quatre décennies, elle a nécessité un grand changement d'habitudes, au niveau de la conduite d'hiver en particulier, dans ce marché historiquement dominé par les voitures propulsées par les roues arrière.

Sous-vireuse de nature (le train avant cherche à tirer tout droit dans les virages), la traction exigeait à l'époque une conduite patiente et d'une très grande précision.

Ces précautions sont moins nécessaires aujourd'hui. La présence des nombreuses aides à la conduite, comme le correcteur de stabilité électronique, l'antipatinage et, plus récemment, le vecteur de couple, ont gommé plusieurs sources d'irritation des tractions, même si celles-ci ont conservé un comportement sous-vireur.

La traction s'est imposée à cause du choc pétrolier

Rappelons que la démocratisation de la traction, survenue il y a près de 40 ans sur le continent nord-américain, n'était pas du tout prévue. De fait, elle était on ne peut plus accidentelle. 

À cette époque, en effet, le spectre d'une seconde crise du pétrole planait sur l'industrie de l'automobile. Dès lors, les constructeurs - américains, surtout - n'ont eu d'autre choix que de se lancer dans une vaste opération de downsizing, qui consistait, dans sa première phase, à réduire la taille des immenses voitures de l'époque. Résultat : les automobiles sont devenues plus petites et plus économiques, tout en demeurant spacieuses.

C'est à ce moment que la traction a commencé à faire figure de remède miracle : en rapatriant certains organes mécaniques à l'avant, on maximisait le volume habitable. C'était à l'époque l'argument principal servi aux consommateurs pour justifier le passage des roues motrices de l'arrière vers l'avant. La motricité accrue que procure cette architecture s'offrait en prime.

Aussi séduisante qu'elle ait pu être, la traction n'en suscitait pas moins de grandes inquiétudes à l'époque, tant sa conduite différait de celle d'une propulsion.