Les propriétaires du circuit de Silverstone, en Angleterre, ont annoncé mardi que le circuit n'accueillera pas le Grand Prix de Grande-Bretagne après 2019, s'ils n'obtiennent pas de meilleures conditions financière de la part des patrons de la Formule 1.

Le British Racing Drivers Club (BRDC), qui possède Silverstone, théâtre de la première course de F1 en 1950, a affirmé qu'il allait déclencher une clause de rupture prévue dans le contrat, qui court normalement jusqu'en 2027.

Celle-ci a pour conséquence que la course ne sera pas disputée après 2019 à Silverstone à moins qu'un accord révisé ne soit conclu avec le groupe Liberty Media, qui n'était pas propriétaire de la F1 lors de la mise en place du contrat en 2010.

Cette année-là, les frais d'organisation s'étaient élevés à 12 millions de livres (20 millions de dollars CAN) et n'ont cessé d'augmenter depuis, pour atteindre 17 millions de livres (28 millions de dollars CAN) en 2017.

Et ils devraient grimper à 26 millions de livres (43 millions de dollars CAN) en 2026, selon les prévisions du BRDC.

L'Écossais David Coultard au volant de sa McLaren-Mercedes lors du GP de Grande-Bretagne en 2004. Photo: AFP

Aucun soutien du gouvernement

Contrairement au Grand Prix du Canada et à beaucoup d'autres courses inscrites au calendrier, le GP de Grande-Bretagne, organisé depuis 1987 sans interruption à Silverstone, ne reçoit pas de soutien financier des autorités britanniques.

La décision d'annuler le contrat pour renégocier le contrat «a été prise car il n'était pas financièrement viable pour nous d'organiser le Grand Prix de Grande-Bretagne dans les conditions du contrat actuel», a expliqué le président du BRDC, John Grant.

«Nous avons subi des pertes de 2,8 millions de livres (4,6 millions de dollars CAN) en 2015 et de 4,8 millions de livres (8 millions de dollars CAN) en 2016, et nous prévoyons de perdre un montant similaire cette année», a-t-il affirmé.

«Toutefois, je veux être clair sur le fait que bien que nous ayons activé cette clause de rupture, nous soutenons complètement les changements décidés par l'équipe de Liberty Media dans le but d'améliorer l'expérience de la F1» pour ses fans, a ajouté John Grant.

Le BRDC est une association à but non lucratif d'anciens pilotes qui gère, à l'ancienne, Silverstone, l'un des circuits les plus modernes du monde, situé à 100 km au nord-ouest de Londres.

L'an passé, il avait accueilli presque 140 000 personnes, et tous les blllets pour la course de ce week-end ont quasiment été vendus.

Ce n'est pas la première fois que Silverstone (ci-haut) se plaint des coûts excessifs de la F1. Lors d'une négociation précédente, en 2008, Bernie Ecclestone et Max Mosley avaient décidé de déplacer le GP de Grande-Bretagne de 2010 au circuit de Donington Park. Un accord avec Silverstone est survenu par la suite. Photo: AP

Liberty Media ouverte à des pourparlers

De son côté, Liberty a déclaré qu'elle voulait maintenir la course au calendrier au-delà de 2019.

«Nous négocierons de bonne foi et en privé avec le promoteur afin d'en arriver à une entente équitable», pouvait-on lire dans un communiqué émis par la F1.

Le BRDC considère que Silverstone est l'arrêt le plus populaire du calendrier de la F1, avec 350 000 spectateurs par week-end de course.

L'entente actuelle qui prévoit une hausse annuelle de 5 pour cent des frais a été conclue en 2009, soit la dernière fois que la course de Silverstone était menacée de disparaître. La F1 a changé de main plus tôt cette année lorsque l'entreprise américaine de sport et de divertissement a racheté le fonds d'investissement CVC Capital Partners.

Le directeur général de la F1, Chase Carey, avait écarté en janvier la possibilité de revoir à la baisse les ententes afin de maintenir des épreuves mythiques au calendrier, tout en admettant l'importance de ces courses pour l'identité de la série.

«Nous croyons que ces courses (comme celle en Angleterre) devraient être plus importantes et plus rentables, avait dit Carey avant d'ajouter, et nous sommes favorables à l'idée de travailler avec les promoteurs actuels afin de trouver des solutions pour y arriver.»

Le Britannique Lewis Hamilton franchit la ligne d'arrivée pour remporter le GP de Grande-Bretagne 2014 à Silverstone. Photo: Reuters