Lance Stroll sera encore le plus jeune pilote du plateau, cette saison en F1, mais le Québécois de 19 ans n'est plus une recrue. « Je suis un bien meilleur pilote qu'en 2017 », a-t-il assuré, il y a quelques jours, en entrevue exclusive à Barcelone.

Stroll a pourtant connu une première saison satisfaisante l'année dernière pour ses débuts chez Williams. Douzième du championnat, à seulement trois points de son expérimenté coéquipier Felipe Massa, il a signé quelques petits exploits, notamment une belle troisième place à Bakou, qui lui a permis de grimper sur le podium.

La tâche s'annonce toutefois plus ardue cette saison. Massa est reparti à la retraite, remplacé par le débutant russe Sergey Sirotkin, et la nouvelle Williams FW 41 n'a guère été convaincante lors des essais présaison. Stroll estime qu'il faut se montrer patient avant de tirer des conclusions.

« La conception de la nouvelle voiture est plus audacieuse, et c'est certain qu'il va falloir un peu plus de temps avant d'en tirer tout le potentiel, explique-t-il. Nous avons notamment voulu améliorer les performances dans les secteurs où il faut beaucoup d'appui, et je pense que nous avons réussi.

« Globalement, la voiture est déjà plus performante que celle de l'an dernier, mais c'est aussi le cas pour toutes les équipes, et on ne saura qu'à Melbourne où nous nous situons vraiment dans la hiérarchie. »

« Chose certaine, je me sens beaucoup mieux dans la voiture et, avec l'expérience, je crois être en mesure d'être beaucoup plus rapide. »

- Lance Stroll

Stroll devra justement améliorer ses performances en qualifications, un point faible l'an dernier, quand Massa l'a devancé 17 fois sur 19, avec un écart moyen de 0,619 seconde. « C'est vrai, a-t-il convenu. La lutte est très serrée en milieu de peloton et chaque position compte sur la grille de départ.

« Mais c'est difficile de bien faire en qualifications quand, comme moi l'année dernière, la journée s'arrête en Q1 ou en Q2. C'est difficile de s'habituer aux pneus spéciaux, difficile de trouver tout de suite la limite de la voiture quand on n'a qu'un ou deux tours pour le faire. Je sais maintenant davantage à quoi m'attendre, et je pense que je pourrai faire beaucoup mieux en qualifications. »

RÉGLAGES

Stroll veut aussi progresser sur le plan des réglages de la voiture. « J'ai eu de la difficulté l'année dernière à toujours trouver un bon équilibre. Ça m'est arrivé de disputer des Grands Prix avec une voiture instable, et ce n'était pas idéal. Cette année, ça ne se reproduira pas. Je comprends maintenant beaucoup mieux les réglages et, avec l'aide de nos ingénieurs et de toute l'équipe, nous devrions avoir une excellente voiture à chaque Grand Prix. »

Sûr de lui, Lance Stroll s'estime prêt à assumer un rôle de pointe chez Williams malgré son jeune âge. « Nous avons une équipe très expérimentée autour de nous, Sergey et moi, explique-t-il. Je suis maintenant bien à l'aise au sein de l'équipe, je connais tous les circuits, je comprends la routine des Grands Prix.

« Je vais faire de mon mieux, et je ne vois pas pourquoi je ne connaîtrais pas une meilleure saison que la dernière. Reste à voir si la voiture sera compétitive... »

Lance Stroll en bref

Né à Montréal le 29 octobre 1998

Intégré à l'Académie de jeunes pilotes de Ferrari en 2012, à 9 ans

Champion d'Italie de F4 en 2014

Champion d'Europe de F3 en 2016

Pilote de développement chez Williams en 2016

Débuts en Grand Prix : Australie, 2017

20 Grands Prix disputés, 40 points

Meilleur résultat : 3e au Grand Prix d'Azerbaïdjan 2017

Meilleure position de départ : 2, au Grand Prix d'Italie 2017