Habituellement dominante, l'équipe Mercedes se retrouve dans une position où elle doit prouver des choses au Grand Prix du Bahreïn ce week-end.

Le champion du monde Lewis Hamilton doit passer outre la frustration d'avoir été privé de la victoire au Grand Prix d'Australie il y a deux semaines en raison d'une erreur informatique commise par sa propre équipe. Cela a permis à Sebastian Vettel, de Ferrari, de gagner la course.

Mais juste avant son 200e départ en carrière en Formule 1, Sebastian Vettel, demeure réaliste face aux capacités sa Ferrari contre les Flèches d'argent : «Je pense que nous avons assez de gens intelligents pour savoir que nous ne sommes pas encore assez rapides», a résumé Vettel en conférence de presse ce matin.

«Bien entendu, on fait plein d'analyses après chaque petit roulage et les gens se penchent sur toute sorte de détails pour essayer d'extraire plus de performance. Or, ça va de soi, nous le savons qu'on n'est pas assez rapides et que Mercedes, pour le moment, va plus vite.»

Le pilote No 2 chez Mercedes, Valtteri Bottas, qui a beaucoup parlé durant les essais hivernaux, doit maintenant agir.

En février dernier à Barcelone, Bottas a déclaré qu'il était confiant de pouvoir lutter pour le championnat du monde cette saison, plutôt que de se contenter du rôle de second violon derrière Hamilton.

Ça ne paraissait pas à Melbourne : il a fini huitième.

Mais Kimi Räikkönen, lui, le vis-à-vis de Bottas chez Ferrari, a très bien piloté dimanche dernier et terminé sur la troisième marche du podium. Les deux performances inespérées des voitures rouges ont permis à la Scuderia de prendre l'avance au championnat des constructeurs.

Bottas battu par... une Renault

Une bête erreur de pilotage de Bottas, en qualifications, a entraîné une sortie de piste qui lui a coûté de nombreuses places sur la grille de départ, en raison d'un changement de boîte de vitesses. C'est cependant son manque de vitesse qui fut le plus préoccupant. Il n'a jamais pu menacer Nico Hulkenberg, qui a pris le septième rang à bord de sa Renault - réputée beaucoup plus lente.

«C'était un mauvais week-end, c'est tout, a mentionné Bottas jeudi. Ça ne sert à rien d'ajouter de la pression (sur mes épaules) à cause d'une petite erreur.»

Même si le Finlandais a assuré qu'il avait «digéré» sa gaffe commise à Melbourne, il n'a rien fait pour impressionner ses patrons.

Il ne peut se permettre de nouvelles erreurs, surtout que son contrat arrive à échéance après la présente saison. Mercedes déterminera à un certain moment cette année si elle lui offrira une prolongation de contrat. Il a gagné trois courses l'an dernier, et il devra probablement en gagner davantage cette saison afin d'empêcher l'équipe allemande de procéder à un changement.

Un agent libre si Bottas flanche ?

Le pilote Red Bull Daniel Ricciardo deviendra disponible la saison prochaine, et il a admis publiquement qu'il écouterait toutes les offres. Mercedes pourrait lui faire une offre si Bottas ne performe pas. Autre candidat possible, le Français Esteban Ocon, qui pilote chez Force India et qui est une étoile montante dans la discipline.

D'ici là, cependant, Mercedes doit effectuer quelques ajustements.

L'équipe a évoqué un problème informatique pour expliquer l'erreur de télémétrie qui a privé Hamilton de la victoire en Australie, alors qu'il était en plein contrôle de la course avant de ressortir soudainement de la ligne des puits derrière le pilote Ferrari Sebastian Vettel.

La confiance de l'Allemand risque d'être assez forte après sa victoire surprise en Australie, qui lui a permis de signer du même coup son 100e podium en carrière en F1. Vettel visera une deuxième victoire de suite au Bahreïn, et une quatrième en carrière - il a triomphé à deux reprises sur le circuit international de Sakhir avec Red Bull.

McLaren plein d'espoir

La course de dimanche permettra également de déterminer si McLaren a bel et bien progressé, après avoir opté pour le moteur Renault après trois saisons misérables avec le manufacturier Honda.

Le double champion du monde Fernando Alonso a pris le cinquième rang en Australie, et il est confiant de pouvoir aspirer de nouveau au podium cette saison.

Pour la première fois, a confié Alonso, McLaren est en plein contrôle de son destin et n'a plus à se préoccuper de ses problèmes de motricité.

«Il y a encore de nombreuses améliorations à apporter pour rattraper les trois équipes de tête. Mais le potentiel est là, a dit l'Espagnol. Les deux prochains mois seront cruciaux dans notre lutte au championnat. J'espère que j'obtiendrai quelques podiums entre-temps. C'est la première fois depuis quelques années que nous avons notre destin entre nos mains.»