L'entreprise propriétaire de la Formule 1, Liberty Media, prévoit d'ici quelques années établir un plafond financier et trouver une façon d'abaisser les coûts de développement des moteurs tout en augmentant leur bruit.La directrice de l'écurie Williams, Claire Williams, voulait sabrer le champagne, et d'autres équipes de la Formule 1 ont aussi réagi positivement aux plans d'avenir de ce sport. 

Liberty Media, qui appartient à des Américains, a pris le contrôle de la série reine du sport automobile l'an dernier, après le règne de 40 ans de Bernie Ecclestone. Le directeur général des compétitions en F1 Ross Brawn a dévoilé le plan des propriétaires au-delà de 2020, c'est-à-dire après l'arrivée à échéance des règlements actuels (appelés «Accord Concorde»).

«Nous sommes motivés par un seul objectif: créer la marque sportive No 1 au monde, a déclaré le président et directeur général de la F1 Chase Carey. Elle sera axée sur les amateurs, le succès commercial, la rentabilité de nos équipes et misera surtout sur le développement de technologies innovatrices.»

Moteurs plus simples, puissants, fiables, bruyants et standardisés

Le plan se concentrera essentiellement sur les moteurs, les revenus, la gestion uniforme, les règlements et la réduction des coûts. Les équipes ne se sont toujours pas entendues là-dessus, car Ferrari et Mercedes ont déjà exprimé leurs préoccupations à l'administration de la F1.

La F1 veut des moteurs moins coûteux, plus bruyants et plus puissants. Mais elle veut également qu'ils soient plus fiables, afin d'enrayer les pénalités sur la grille de départ. Ces nouveaux engins, ou groupe motopropulseur, doivent aussi être accessibles à toute équipe qui aimerait faire son entrée dans la série.

«Je suis extrêmement satisfaite de la rencontre d'aujourd'hui. Nous espérions tous des changements à la suite de la prise de contrôle et nous avons obtenu des changements, a déclaré Williams. Pour une équipe comme la nôtre, si je me fie à leurs plans, c'est extrêmement positif. Je suis rentrée en me disant qu'il fallait sabrer le champagne.»

Le président d'Aston Martin Andy Palmer était du même avis : «Nous sommes extrêmement satisfaits de la rencontre d'aujourd'hui, a-t-il écrit sur Twitter. Les nombreuses suggestions présentées répondent à nos critères afin qu'Aston Martin devienne un motoriste en F1. C'est un pas dans la bonne direction.»

Cependant, il risque d'y avoir encore des tensions dans les paddocks.

Ferrari et Mercedes contre le plafond financier

Le directeur de Mercedes, Toto Wolff, a déjà indiqué que les équipes doivent surmonter leurs différends, au moment où Ferrari menace de quitter. Le président de l'équipe Ferrari, Sergio Marchionne, s'est exprimé contre la suggestion de simplifier les moteurs et de redistribuer les bourses de manière plus équitable.

Gunther Steiner, le directeur de l'équipe américaine Haas --qui est propulsée par des moteurs Ferrari-- est demeuré muet quant aux réserves exprimées par les équipes relativement aux changements proposés. Il semblait néanmoins plutôt optimiste pour l'avenir. «Je ne peux vous révéler le contenu exact des discussions, comme vous le savez, a-t-il d'abord mentionné. Mais c'est un bon départ. Un très bon, en fait.»

Même si la F1 a indiqué que les nouveaux moteurs en 2021 seront dotés de «plus d'éléments standardisés, les différences entre chaque équipe doivent être remarquables» - ce qui pourrait être un signe d'ouverture afin d'apaiser la Scuderia.

L'idée d'établir un plafond financier, cependant, risque cependant de refroidir Mercedes et Ferrari. La F1 n'a pas spécifié de chiffres quant à un éventuel plafond.

La série espère aussi créer de la parité en termes de redistribution de la richesse, qui doit être «plus équitable» et «établie en fonction du mérite», plutôt que sur les succès historiques.

La F1 aimerait également augmenter le nombre de dépassements. Les courses sont devenues trop prévisibles; Mercedes a dominé au cours des quatre dernières campagnes, et Red Bull a fait de même auparavant. Les pilotes qui s'élancent de la position de tête à bord de voitures plus puissantes sont rarement inquiétés. La F1 aimerait réduire l'influence de la technologie, et miser davantage sur le talent des pilotes.

Les équipes pourront encore développer elles-mêmes leurs systèmes aérodynamiques, leurs suspensions et leurs moteurs, mais la F1 aimerait que les pièces qui ne sont pas «intéressantes» pour les téléspectateurs soient standardisées.