La Formule 1 a beaucoup évolué depuis 1978 et c'est particulièrement vrai dans le domaine de la sécurité. De la tête aux pieds, les pilotes sont beaucoup mieux protégés, et les voitures sont infiniment plus sûres. Comparons la protection dont bénéficiait Gilles Villeneuve dans sa Ferrari 312 T3 en 1978 et celle qu'a aujourd'hui Lewis Hamilton dans sa Mercedes W09.

CASQUE

Gilles Villeneuve - 1978 - BELL

Ce casque intégral est pratiquement identique à ceux que Bell commercialisait à grande échelle à l'époque et ce sont les normes générales d'homologation qui s'appliquaient. La seule différence significative était l'ajout d'une petite canalisation permettant l'injection d'oxygène en cas d'incendie.

Poids : environ 2000 g Valeur : environ 300 $

Lewis Hamilton - 2018 BELL HP7

Fabriqué en fibre de carbone avec des accessoires de titane, ce casque respecte les normes les plus strictes en vigueur et a dû réussir des tests d'impact, de déformation et de résistance à la chaleur. Pas moins de 14 entrées d'air permettent une bonne aération. La visière est renforcée par une bande supérieure qui en augmente la résistance. Le casque est aussi équipé d'écouteurs et d'un micro pour permettre la communication avec les puits de ravitaillement. En surplus, le casque est attaché à un système HANS (Head And Neck Support, soit support de la tête et du cou) qui prévient les mouvements de la tête en cas d'impact.

Poids : environ 1250 g

Valeur : plus de 4500 $

COMBINAISON

Gilles Villeneuve - 1978 - LINEA SPORT

Depuis les années 70, les combinaisons, les gants et les chaussures des pilotes sont surtout conçus pour offrir une protection en cas d'incendie. Ceux de Gilles Villeneuve comportaient ainsi une couche de Nomex, matériau qui résiste au feu. Ce n'est toutefois qu'en 1979 qu'ont été introduites les premières combinaisons vraiment ignifuges grâce notamment à quatre couches de Nomex.

Lewis Hamilton - 2018 - PUMA

Les principes généraux de la conception des combinaisons n'ont pas changé, mais l'évolution des matériaux permet aujourd'hui aux pilotes de survivre pendant 11 secondes à une température de 840 °C ! Les combinaisons sont également beaucoup plus légères, en partie grâce aux matériaux, mais aussi parce que les logos des commanditaires sont imprimés et non cousus, comme cela se faisait en 1978.

COCKPIT

Ferrari 312 T3 - 1978 - UN COCKPIT OUVERT

À l'exception d'un petit appuie-tête à l'arrière, le cockpit de la Ferrari 312 T3 était très ouvert, la préoccupation étant encore à l'époque d'assurer une évacuation rapide en cas d'accident ou d'incendie. Deux arceaux de sécurité étaient obligatoires, à l'avant et à l'arrière du cockpit, le casque du pilote devant toujours rester en dessous d'une ligne imaginaire tracée entre le sommet de ces arceaux.

Mercedes W09 - 2018 - LE HALO

La dimension de l'ouverture du cockpit est encore réglementée, mais on exige maintenant des structures déformables amovibles de chaque côté et à l'arrière du casque. De plus, on a introduit cette année une imposante structure, le HALO, qui surplombe le cockpit avec un pilier central à l'avant et deux cerceaux de chaque côté de la tête du pilote. Fabriquée en titane, cette structure peut théoriquement supporter le poids d'un autobus londonien !

COQUE ET ÉQUIPEMENT

Ferrari 312 T3 - 1978 : FRAGILITÉ

Malgré l'introduction l'année précédente d'une structure déformable autour du pédalier, les coques des F1 demeuraient très fragiles, particulièrement à l'avant. La priorité à l'époque restait la protection contre les incendies, et les règles de sécurité concernaient surtout la fabrication des réservoirs d'essence et l'obligation d'avoir des extincteurs à bord.

Mercedes W09 - 2018 : COMME LES AVIONS

Les règlements imposent aujourd'hui la présence de structures frontales et latérales d'absorption des chocs. De plus, les nouvelles voitures doivent chaque année réussir d'exigeants essais de choc (crash tests) au cours desquels sont simulées toutes les possibilités d'accidents. Les voitures sont aussi équipées d'une « boîte noire », comme les avions !