(Paris) Virtuose des réseaux sociaux et amateur de jeux vidéo de sim-courses, Lando Norris, le benjamin sur la grille de départ en Formule 1 cette saison, est l’incarnation du pilote 2.0.

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Lando Norris au volant de sa McLaren lors des essais d'aujourd'hui au Circuit Barcelone-Catalogne.

Un profil d’ambassadeur rêvé pour la F1 nouvelle, passée sous contrôle américain début 2017, qui mise sur le web et les courses virtuelles, entre autres, pour rajeunir son audience vieillissante.

Lors de ses quatre premiers Grand Prix, le débutant britannique de 19 ans s’est fait remarquer en se qualifiant à trois reprises dans le top 10 et en entrant deux fois dans les points, mieux que son expérimenté équipier Carlos Sainz Jr.

Hors piste, ce sont son sens de l’autodérision sur Instagram et sa participation à une course virtuelle aux côtés du Néerlandais de Red Bull Max Verstappen qui ont fait parler de lui.

Accroché par la Toro Rosso du Russe Daniil Kvyat au départ du GP de Chine et par la suite contraint à l’abandon, Norris s’est fendu d’une

Formula 1 is living in #RACE1000, meanwhile I’m living in #RACE5000 🚀 pic.twitter.com/z55pH73N9u

— Lando Norris (@LandoNorris) 14 avril 2019 " target="_blank">vidéo psychédélique envoyant sa McLaren, que le choc a fait décoller sur trois roues, flotter dans l’espace puis nager avec des baleines.

COMPTE TWITTER DE LANDO NORRIS

La McLaren de Lando Norris a levé de terre après un accrochage avec la Toro Rosso de Danyl Kvyat (cachée par la McLaren de Carlos Sainz).

De manière générale, il n’hésite pas à poster des photos de lui-même déguisé, dans des poses peu flatteuses ou encore servant le café au vétéran Fernando Alonso, à l’opposé de l’image clinquante d’un Lewis Hamilton ou soignée d’un Valtteri Bottas.

« Pas super sérieux »... mais encadré par une équipe de communication

Est-il le même dans la vie ? « Je pense… Je ne sais pas… », se questionne à voix haute le natif de Bristol, interrogé par l’AFP en marge du Grand Prix d’Azerbaïdjan. Son attaché de presse, en tout cas, semble acquiescer.

« Ca n’est pas que je me moque de moi-même, poursuit l’intéressé. C’est plutôt que je ne me prends pas autant au sérieux que d’autres peut-être, et ça c’est plus ma personnalité. Je ne suis pas super sérieux, à ne jamais rire, etc. J’essaye plutôt d’en profiter, je crois. »

PHOTO HAMAD MOHAMMED, REUTERS

Lando Norris, interviewé par l'ex-pilote Johnny Herbert au début de la saison à Bahreïn.

Et d’en faire profiter les autres, en interagissant régulièrement avec sa communauté encore modeste (300 000 abonnés sur Instagram, 100 000 sur Twitter, 50 000 sur Facebook contre près de 11 millions, 5 millions et 4 millions pour Lewis Hamilton, quintuple champion du monde et ami des stars).

« Ca prend 20 secondes d’aimer quelques posts ou de répondre à certaines personnes », plaide le facétieux Norris. Et d’ajouter dans un sourire : « C’est une bonne chose… surtout si je veux plus de fans ! »

Très entouré, comme le sont désormais les pilotes dès les catégories inférieures, le jeune Lando ne conçoit pas seul sa communication.

« J’ai une équipe qui supervise mes réseaux sociaux et mon site web, explique-t-il. Ce sont des décisions prises en groupe : nous mettons nos idées en commun pour voir ce que nous devrions faire ou non. Mais je fais moi-même la plupart des messages et des trucs marrants. »

Simulateur personnel

Dans le cadre que lui imposent aussi les promoteurs de la F1, qui n’autorisent pas les pilotes à utiliser leurs vidéos en piste avant qu’elles aient été diffusées sur les comptes officiels de la catégorie.

Et quand il n’est pas derrière le volant de sa monoplace ou l’écran de son smartphone, le Britannique, jeune homme de son temps et aussi obsessionnel que la plupart de ses collègues, passe derrière… un autre écran et un autre volant : ceux de son simulateur personnel !

PHOTO TWITTER

Lando Norris est amateur de jeux vidéo de sim-courses.

« Pour s’amuser », il enchaîne les tours virtuels dans son salon grâce à du matériel de pointe dont les photos finissent également sur ses réseaux sociaux, leur marque bien visible.

Un loisir qui lui bénéficie aussi en piste, assure Norris. « Certaines caractéristiques de mon pilotage me suivent au simulateur, par exemple freiner trop tôt ou trop tard, explique-t-il. Donc je peux essayer d’améliorer ça, de l’intégrer afin d’être plus en confiance en freinant plus tard ».

Même si cela ne remplacera jamais, rappelle le jeune pilote, le simulateur ultra-perfectionné de son écurie McLaren !