(Silverstone) L’écurie de F1 Haas reste bel et bien liée à son sponsor-titre Rich Energy, ont assuré des actionnaires de la marque de boissons énergisantes dans un communiqué jeudi, près de 24 heures après l’annonce sur Twitter de la rupture de leur contrat.

« Nous (les actionnaires majoritaires) croyons en Haas, en ses performances, en son organisation dans son ensemble et nous sommes entièrement engagés par l’accord commercial en vigueur actuellement », écrivent-ils.

«Actes sans scrupule»

Ils attribuent le tweet de mercredi aux « actes sans scrupule d’une personne (qui) parle peut-être en son nom, mais dont les opinions ne sont pas celles de l’entreprise ».  

PHOTO COMPTE TWITTER DE RICH ENERGY

Le PDG de Rich Energy William Storey aurait agi sans le consentement des actionnaires de la compagnie. Il veut commanditer des courses de motos.

Le communiqué n'identifie pas cette personne, mais la revue britannique MotorSport.com cite des sources anonymes affirmant que le tweet d'hier avait été rédigé ou autorisé par le PDG de Rich Energy, William Storey, sans en informer les actionnaires de la compagnie.

« Nous sommes en train de lui retirer légalement toute responsabilité exécutive », précisent les actionnaires de la marque britannique liée à Haas depuis le début de saison.

COMPTE TWITTER DE RICH ENERGY

Le PDG de Rich Energy, William Storey, posant avec l'ex pilote de F1 David Coulthard. au début de la saison de F1.

« Nous ne ferons plus aucun commentaire sur ce sujet commercialement sensible et bouclerons ce processus derrière des portes closes », continuent-ils.

Pourtant, le tweet de mercredi annonçant la liquidation du contrat par Rich Energy n'avait pas été retiré aujourd'hui au moment de mettre cet article en ligne. Il se lit comme suit : «Aujourd’hui (mercredi) Rich Energy a rompu son contrat avec Haas F1 Team en raison de ses mauvais résultats. Nous voulons battre Red Bull Racing et terminer derrière Williams en Autriche (lors du dernier GP en date fin juin) est inacceptable, poursuit notamment le tweet. La politique et le politiquement correct en F1 inhibent aussi notre entreprise. »

Le PDG de Rich Energy persiste et signe

Cet après-midi, William Storey en a rajouté, qualifiant de ridicule et risible la déclaration des «actionnaires minoritaires» qui s'opposent à sa décision de larguer Haas. «Je contrôle tous les actifs de Rich Energy et j'ai le soutien de tous les actionnaires importants», a-t-il déclaré sur le compte Twitter de la compagnie.

Après le tweet mercredi, Rich Energy avait ajouté qu'elle commanditerait désormais les courses de motos. Ce tweet demeurait aussi sur le compte Twitter de la compagnie au moment de mettre cet article en ligne.

« Nous croyons pleinement au produit qu’est la Formule 1 et la plateforme qu’elle offre à notre marque », affirment au contraire les actionnaires de Rich Energy jeudi.  

PHOTO COMPTE TWITTER DE RICH ENERGY

William Storey posant avec le directeur de l'écurie Haas F1, Guenther Steiner avant le GP de Monaco.

Du côté de l'écurie Haas, on s'est limité à un tweet laconique signé ce matin par le directeur Guenther Steiner et indiquant que «Rich Energy le commanditaire en titre de l'Écurie Haas F1. Je ne peux faire aucune autre déclaration sur la relation contractuelle entre nos deux entités, en raison de la confidentialité commerciale».

Contreperformances sportives

Si le conflit chez Rich Energy se règle en faveur des actionnaires, ce sera un souci en moins pour Haas qui, après un premier GP prometteur en Australie mi-mars, a progressivement perdu du terrain sur ses adversaires au milieu de tableau.

PHOTO LISI NIESNER, REUTERS

Kevin Magnussen au volant de sa Haas durant les qualifications du GP d'Autriche le 29 juin 2019.

Lors du dernier GP en Autriche il y a dix jours, elle a dû se contenter de la 16e place pour le Français Romain Grosjean et de la 19e pour le Danois Kevin Magnussen, derrière la Williams du Britannique George Russell, 18e, pourtant la monoplace la moins performante du plateau.

Après neuf manches sur 21, l’écurie américaine est 9e du Championnat du monde des constructeurs avec 16 points, à six longueurs de la 6e place occupée par Alfa Romeo Racing.

Arrivée en F1 en 2016, Haas avait surpris l’an dernier en se classant 5e constructeur.

Avec La Presse