(New York) Le Français Jean-Eric Vergne (DS/Techeetah) est devenu dimanche champion du monde de Formule E pour la 2e fois consécutive en gérant au plus juste la dernière épreuve de la saison disputée à New York.

Pour le natif de Pontoise, âgé de 29 ans, c’est une nouvelle consécration après celle conquise l’an dernier sur le même circuit de Brooklyn, avec les gratte-ciels de Manhattan en toile de fond.

Vergne a géré sa course intelligemment après être parti 12e sur la grille. Il lui suffisait de terminer dans les huit premiers et qu’aucun de ses rivaux directs ne remporte la course pour assurer son titre.

« En partant au milieu du peloton, je devais être assez agressif au départ et prendre un peu de risques, mais cela a payé et j’ai géré la situation », a souligné le pilote français après l’arrivée.

Les titres individuel et constructeurs

« J’ai tellement d’émotions qui me parcourent en ce moment et je suis très fier de faire partie de mon équipe, qui remporte également le titre », a-t-il ajouté.

Celle-ci, DS/Techeetah, enlève effectivement le titre constructeurs. La marque du groupe français PSA s’est associée cette année à l’écurie chinoise Techeetah, qui s’était fait souffler l’an dernier le titre par Audi dans la dernière épreuve, également courue à New York.

La course a été remportée par le Néerlandais Robin Frijns (Envision). Le Suisse Sébastien Buemi (Nissan), qui a terminé 3e, s’empare lui de la 2e place du championnat, concluant une année fastueuse après avoir également remporté pour la 2e fois les 24 heures du Mans,  il y a un mois.

« Je n’aurais jamais rêvé de pouvoir terminer second du championnat », a souligné le pilote helvète qui a toutefois regretté que la technologie du double moteur électrique, développée par son écurie Nissan, soit interdite l’an prochain.

Deux des principaux rivaux de Vergne pour le titre, le Brésilien Lucas di Grassi (Audi) et le Néo-Zélandais Mitch Evans (Jaguar), se sont accrochés dans le dernier tour alors qu’ils se battaient pour la 6e place.

Vergne est le seul pilote a être parvenu à remporter trois épreuves cette saison dans cette discipline très disputée et qui attire de plus en plus de constructeurs, engagés dans la production de véhicules de série électriques. Mercedes et Porsche doivent notamment rejoindre la compétition l’an prochain.

Le goût des victoires

Passé par la F1, comme Buemi et plusieurs autres pilotes de Formule E, Jean-Eric Vergne a retrouvé dans cette discipline le goût des podiums et des victoires.

« Pouvoir se battre pour des victoires et des podiums, cela m’a complètement changé. En F1, je ne pouvais me battre que pour une 7e ou 8e place si toutes les planètes s’alignaient, et c’est quelque chose d’extrêmement frustrant que j’ai assez mal vécu », a-t-il souligné récemment dans un entretien avec l’AFP.

« Je suis beaucoup plus heureux d’être dans une position de me battre. Tous les constructeurs aujourd’hui investissent des milliards dans les batteries, toutes les marques sortent des véhicules électriques et on est le laboratoire de recherche de cette nouvelle technologie. On est dans l’air du temps », a-t-il ajouté.

Lancé en 2015, le championnat de Formule E fait courir des monoplaces 100 % électriques pour des courses de 45 minutes, plus un tour. Il y a actuellement 22 pilotes et 11 équipes engagées.

Les épreuves ont lieu sur plusieurs continents, de l’Afrique à l’Amérique latine en passant par l’Asie, l’Amérique du Nord et l’Europe.

Les circuits sont tracés dans les villes et capitales du monde entier comme notamment Paris, Rome, Santiago du Chili et Hong Kong.

Les deux dernières épreuves sont organisées ces dernières années sur le circuit de Brooklyn, le même weekend, avec une course le samedi et une autre le dimanche. Ce format sera maintenu l’an prochain mais la « finale » aura lieu à Londres.