(Hockenheim) L’un s’élève, les autres trébuchent. Encore… Lewis Hamilton, pourtant malade, a décroché samedi la pole position du Grand Prix d’Allemagne, 11e manche de la saison de F1, lors de qualifications gâchées pour Ferrari par des pannes.

Depuis 2017, le scénario est devenu un classique. Trop souvent, quand la Scuderia est en mesure de concurrencer Mercedes, elle se trahit elle-même : les hommes ou les mécaniques font défaut.

Sur le circuit d’Hockenheim, ce sont ces dernières qui ont lâché : d’abord le turbo du moteur de Sebastian Vettel, le privant des qualifs et le condamnant à la dernière place sur la grille de départ, ensuite le système d’alimentation d’essence de Charles Leclerc, qui devra se contenter de la 10e position, sauf pénalités.

Et dire que la Scuderia partait favorite, chose rare cette année, après avoir dominé les trois séances d’essais libres !

« C’est le pire timing possible », déplore Vettel, « très amer et déçu parce que c’est chez (lui) et que la voiture était bonne ».

« Il faut comprendre ce qu’il s’est passé pour éviter que cela ne se reproduise », exhorte-t-il. « Nous avons laissé filer une belle occasion aujourd’hui, espérons qu’il y en ait une autre demain. »

Rien qu’en 2019, c’est la seconde fois, après l’Autriche fin juin, que l’Allemand subit un problème de moteur en qualifications. Leclerc, quant à lui, a vu un court-circuit dans le système d’injection d’essence de sa monoplace le priver du succès à Bahreïn fin mars.

« S’il pleut… »

C’est le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull) qui s’élancera aux côtés d’Hamilton en première ligne, devant le Finlandais Valtteri Bottas (Mercedes) et le Français Pierre Gasly (Red Bull), à 15 h 10 (9 h 10, HE) dimanche.

« S’il pleut (comme la météo l’annonce, NDLR), les positions de départ importent guère. Ce sera de toute façon un peu le bazar », prédit toutefois Bottas.  

L’édition 2018 en est un excellent exemple : piégé par les premières gouttes, Vettel, qui avait course gagnée, a terminé dans les barrières, laissant la victoire à son rival britannique, pourtant 14e sur la grille !

Le pilote Mercedes « adore la pluie », à l’instar de ses homologues chez Red Bull, et celle-ci le lui rend bien.

Quant aux Ferrari, « je m’attends à ce qu’elles soient fortes (dimanche) s’ils parviennent à réparer les voitures », poursuit Bottas. Verstappen aussi « les voit revenir aux avant-postes ».

« Même si on va pouvoir doubler, les Mercedes qui partiront devant auront la route libre donc ça va être compliqué de les challenger, mais on va faire tout ce qu’on peut », promet Leclerc.

« Mal de gorge »

Hamilton, lui, est moins loquace. La faute à un « mal de gorge » qu’il traîne depuis le matin et dont il a un temps envisagé qu’il lui fasse manquer les qualifications, a-t-il expliqué à la presse de la voix d’un enfant tentant de convaincre ses parents de ne pas l’envoyer à l’école.  

Sauf que le quintuple champion du monde, lui, y est allé. Et il tentera dimanche de s’offrir une huitième victoire — déjà — en onze courses cette année. Pour son écurie, ce serait la dixième (Verstappen s’est imposé en Autriche).

Conséquence comptable, le Britannique mène au classement des pilotes avec 39 points de plus que son équipier finlandais, 87 de plus que le Néerlandais de Red Bull, 100 de plus que Vettel et 103 de plus que Leclerc.

Chez les constructeurs, Mercedes a 164 longueurs d’avance sur Ferrari et 216 sur Red Bull.

Cinquième des qualifications, le Finlandais Kimi Räikkönen (Alfa Romeo Racing) s’est offert la place de « meilleur du reste » derrière Mercedes et Red Bull. Il devance le Français Romain Grosjean (Haas), l’Espagnol Carlos Sainz Jr (McLaren), le Mexicain Sergio Pérez (Racing Point) et l’Allemand Nico Hülkenberg (Renault).