(Spa-Francorchamps) SPA-Même la horde de partisans tout d’orange vêtus et formant un mur de son n’ont pu convaincre Max Verstappen qu’il pourrait rejoindre Lewis Hamilton au classement des pilotes de Formule 1 cette saison.

Il faut avouer que d’effacer un retard de 69 points face à Hamilton est une lourde tâche, même pour Verstappen.

PHOTO FRANCOIS LENOIR, REUTERS

Max Verstappen avant de s'élancer dans sa Red Bull lors des essais libres du GP de Belgique au circuit Spa-Francorchamps.

Des dizaines de milliers de partisans néerlandais sont attendus au circuit de Spa-Francorchamps pour le Grand Prix de Belgique de dimanche. Ils ont assisté en grand nombre à toutes les courses cette saison, mais ils devraient être encore plus nombreux ce week-end, compte tenu de la proximité de la Belgique et des Pays-Bas.

La couleur du prince d'Orange et compte de Nassau

« C’est incroyable devoir tous ces partisans. Ils sont faciles à trouver en orange. Ils sont excités avant même que la course commence, a raconté Verstappen. Ils allument parfois des feux d’urgence : je me rappelle être passé dans la ligne droite alors que tout était orange. C’est bon de les voir et je suis heureux d’avoir autant de partisans. J’espère qu’au fil des ans, ce groupe sera plus nombreux. »

La couleur orange n'apparaît pas sur le drapeau des Pays-Bas, mais elle est la couleur nationale de ce petit pays voisin de la Belgique.

IMAGE

Guillaume le Taciturne, prince d’Orange et compte de Nassau. Assassiné en 1584, il n'assistera pas à la course dimanche, mais les Orangistes y seront pour appuyer Max Verstappen.

Au 16e siècle, Guillaume le Taciturne, prince d’Orange et compte de Nassau, fut le chef de la révolte contre le roi d’Espagne Philippe II, qui mena à l’indépendance des Pays-Bas. Ses partisans furent nommés les «Orangistes» et c’est donc tout naturellement qu’ils ont adopté cette teinte comme bannière.

La popularité de Verstappen est montée en flèche au cours des dernières semaines, surtout en raison de son pilotage qui a mené à sa victoire au GP d’Autriche et de son calme dans la pluie en route vers la victoire au GP d’Allemagne. Il a aussi livré un très long duel contre Hamilton en Hongrie, alors qu’il a contenu le Britannique, plus rapide, jusqu’à la toute fin, quand Hamilton l’a finalement doublé pour la victoire.

PHOTO JOHANNA GERON, REUTERS

Max Verstappen au volant de sa Red Bull lors des essais libres au circuit Spa-Francorchamps.

Malgré tout, un simple coup d’œil au classement permet à Verstappen d’affirmer qu’il sera bien difficile de rejoindre Hamilton, quintuple champion du monde qui pilote une Mercedes plus rapide et qui n’a presque pas connu de problèmes de fiabilité. D’autant plus que les pistes à Spa et Monza, site du prochain Grand Prix d’Italie, siéent mieux aux Mercedes qu’aux Red Bull.

« Je pense que les circuits auront une grande incidence sur nos résultats. Je m’attends à ce que Spa soit un peu plus difficile, et encore davantage Monza, a admis Verstappen. Ensuite, avec les modifications apportées à la voiture, il y a quelques circuits où nous pourrons les chauffer. Mais de là à gagner le championnat, je ne crois pas. »

Futur champion du monde ?

Verstappen est perçu comme un futur champion du monde et partage la confiance inébranlable ressentie par Hamilton et d’autres pilotes de ce calibre avant lui, comme le septuple champion Michael Schumacher et le regretté Ayrton Senna. L’imperturbable Verstappen semble toutefois vivre son ascension avec un grain de sel.

PHOTO BERNADETT SZABO, REUTERS

Max Verstappen a terminé au 2e rang au GP de Hongrie, après avoir livré un long duel contre Lewis Hamilton, plus rapide dans sa Mercedes.

« C’est tout naturel : vous vieillissez et gagnez en expérience. Alors pour moi, ce n’est pas une grande surprise ce qui m’arrive en ce moment, a-t-il dit. Je pense que c’est une progression naturelle. Je ne pense pas que ce serait très bon d’être sur votre déclin à 21 ans. »

Spa est le plus long circuit de la saison à 7 km et les Red Bull devraient être les troisièmes plus rapides, derrière Mercedes et Ferrari, qui l’a emporté l’an dernier grâce au sublime pilotage de Sebastian Vettel.

Hamilton mène le championnat par 62 points sur son coéquipier Valtteri Bottas, mais il croit toujours que Bottas et Verstappen peuvent le chauffer.

« Max est en train de rattraper (Bottas) et se rapproche, a indiqué Hamilton. Red Bull aura deux circuits où leur voiture fait toujours très bien. Regardez la dernière campagne : ils ont été très forts en fin de calendrier. Alors je les vois comme une menace d’ici la fin de la saison. »

Avec La Presse