Avant même d'arriver au Brésil, les titres pilotes et constructeurs étaient déjà attribués à Lewis Hamilton et Mercedes. C'est tellement gagné que le patron de Mercedes, Toto Wolff, ne sera même pas là. C'est la première fois qu'il manque un GP depuis sa nomination en 2013. Tous les objectifs sportifs ayant été remplis, l'Autrichien reste en Europe pour « se concentrer sur d'autres dossiers ». Il sera intéressant de voir comment les Flèches d'argent se comportent à Sao Paulo sans leur capitaine, artisan de leur succès continu depuis 2014. Il reste tout de même des raisons de suivre le Grand Prix du Brésil, avant-dernière manche du Championnat du monde de F1, dimanche.

Trois pilotes pour une troisième place

Si les deux premières places sont assurées au Britannique et à son équipier Valtteri Bottas, la troisième reste à la portée de Charles Leclerc, Max Verstappen (à quatorze points) et Sebastian Vettel (à cinq longueurs du pilote Red Bull). Or, sur la grille de départ du circuit d'Interlagos, le Monégasque de Ferrari sera pénalisé pour un changement de moteur au-delà du quota autorisé par saison, suite à une fuite d'huile subie en essais libres aux États-Unis. Ses adversaires néerlandais et allemand ont donc une ouverture.

Chaude lutte entre l'écurie canadienne Racing Point et Toro Rosso

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Ces trois hommes ont les deux dernières courses pour déterminer qui sera 3e au championnat des pilotes. Sebastian Vettel, Max Verstappen et Charles Leclerc posent après les qualifications du GP du Mexique le 26 octobre 2019.

Chez les constructeurs, les trois premières places sont assurées à Mercedes, Ferrari et Red Bull, dans cet ordre. Derrière, les positions ne sont pas figées et l'enjeu est de taille pour les équipes de milieu de tableau. Le classement final de la saison détermine en effet la part des revenus générés par la F1 reversée aux écuries selon un principe élémentaire : mieux elles sont classées, plus leurs primes sont élevées.

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Le Canadien Lance Stroll, de Racing Point, et le Français Pierre Gasly, de Toro Rosso. Leurs deux écuries se disputent la bagarre la plus serrée pour une place au milieu du peloton.

Avec 38 points d'avance sur Renault et régulièrement plus performante, McLaren semble promise à la quatrième place. Le constructeur français, cinquième, dispose d'une avance de 18 unités sur Racing Point.

L'écurie canadienne est au sixième rang, avec un petit point d'avance sur Toro Rosso. C'est entre Racing Point, l'écurie du père de Lance Stroll, et Toro Rosso, l'équipe B de Red Bull, que se livre la bagarre la plus serrée. Ce petit point d'avance a été chèrement acquis par le pilote No 1 de l'écurie, Sergio Perez.

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Le pilote espagnol Carlos Sainz, de l'écurie McLaren, connaît une très bonne saison, avec 80 points et la 7e place au classement. Il devance tous les pilotes qui ne sont pas au volant d'une Mercedes, d'une Ferrari ou d'une Red Bull.

Au GP des États-Unis, le pilote mexicain a réussi pas moins de 10 dépassements, passant de la 20e à la 10e position, pour se faufiler de justesse dans les points. Stroll n'a gagné qu'une position.

À part le GP d'Italie, où Perez avait remonté 11 positions, sa course de la semaine dernière à Austin, au Texas, est sa meilleure performance de la saison.

Sept longueurs séparent Alfa Romeo, huitième, de Haas, neuvième. Williams apparaît condamnée à rester dixième et dernière.

Ferrari pour éteindre les soupçons

Après son regain de forme au retour de la trêve estivale, Ferrari a marqué le pas à Austin : Leclerc n'a pu faire mieux que quatrième et Vettel manquait encore plus de rythme avant d'abandonner sur bris de suspension. Au Brésil, leur patron Mattia Binotto s'attend à retrouver « un niveau de performance normal ». « Ce serait important pour confirmer que notre voiture progresse et profiter de cet élan pendant l'hiver » pour préparer 2020, dit-il.

Cela permettrait surtout à la Scuderia de balayer les suspicions sur la légalité de l'avantage moteur dont elle dispose depuis le GP de Belgique le 1er septembre. Sa contre-performance américaine est en effet intervenue après la publication par la Fédération internationale de l'automobile (FIA) d'une directive technique clarifiant la façon de mesurer le débit autorisé de carburant. Une précision sollicitée par Red Bull, qui ne cache pas vraiment ses doutes concernant la Scuderia.

La rédemption pour Verstappen ?

L'édition 2018 du GP du Brésil reste marquée par l'accrochage entre Verstappen et le Français Esteban Ocon, qui a coûté la victoire au pilote Red Bull, inutilement agressif lors d'un dépassement alors qu'il avait course gagnée. Après cet incident, le Néerlandais avait semblé s'être calmé, jusqu'à des rechutes en deuxième partie de saison 2019. Qu'en sera-t-il dimanche ?

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Sergio Perez a accumulé 44 points jusqu'à présent cette saison, une performance de haut niveau, compte tenu de sa voiture de deuxième ordre. Il a plus du double des 21 points de son coéquipier Lance Stroll. On le voit ci-haut ci-haut à Monza, avant le GP d'Italie, où il allait doubler 11 rivaux.