Le pilote de Formule 1 polonais Robert Kubica, gravement blessé lors d'un rallye italien dimanche, recevra une relique du pape Jean Paul II pour l'aider à guérir, a annoncé vendredi le cardinal Stanislaw Dziwisz, l'archevêque de Cracovie, dans le sud de la Pologne.

Dans un reliquaire qui sera remis samedi à Kubica, soigné à l'hôpital Santa Corona de Pietra ligure près de Gênes, il y a une goutte de sang et un morceau d'étoffe d'un habit de Jean Paul II, a indiqué Mgr Dziwisz à la télévision polonaise privée TVN24.

«Jean Paul II pratiquait lui-même le sport, il aimait les sportifs et la jeunesse», a déclaré Mgr Dziwisz, ancien secrétaire et ami personnel de Karol Wojtyla.

Kubica, 26 ans, s'était gravement blessé lors du rallye Ronde di Andora, dimanche, en Ligurie, dans le nord de l'Italie, et a notamment eu la main et le bras droit presque amputés par un rail de sécurité qui avait transpercé la voiture. Il a été opéré pendant sept heures le même jour et son état de santé progresse constamment depuis lors, selon les médecins qui le suivent.

Il a quitté jeudi les soins intensifs et devait subir vendredi une autre intervention chirurgicale, à un humérus et à un pied.

«Revenir plus fort qu'avant»

Kubica a par ailleurs promis de «revenir plus fort qu'avant» dans une interview à la Gazzetta dello sport de vendredi. «Je veux revenir sur la piste plus fort qu'avant, a dit Kubica, 26 ans. Parce qu'après ce genre d'accident, tu n'es plus le même, tu t'améliores.»

«Ça m'était arrivé en 2007, après l'accident au Canada. J'ai manqué une course et quand je suis revenu j'étais meilleur. Un pilote, ce n'est pas seulement un volant et un accélérateur, c'est quelque chose en plus (...). Après 2007, j'étais plus fort comme pilote, et mentalement. Et cette fois aussi ce sera comme ça, quand je serai physiquement en forme.»

«Je suis un robot, tu ne le savais pas?», avait dit le pilote au propriétaire de Lotus Renault, Gérard Lopez, venu lui rendre visite à l'hôpital Santa Corona de Pietra Ligure, près de Gênes.

 

Les médecins italiens ont estimé que Kubica pourrait retrouver la course, mais dans un délai de six mois à deux ans selon les avis. «Encore une opération vendredi et puis basta, samedi, je saurai vraiment où j'en suis et le compte à rebours va commencer, a-t-il dit. Le début de la préparation, je n'ai que ça en tête. Je dois revenir cette année. J'ai une volonté folle de vaincre le temps avec une préparation poussée au maximum.»

Kubica ne ressent que «de petites douleurs», grâce à une perfusion, a-t-il expliqué.

À l'appui de son optimisme, il a évoqué un accident de la circulation dont il avait été victime en 2003. «Il y a sept ans, quand j'ai eu un accident dans une voiture que conduisait un ami, une autre voiture dont le conducteur était ivre nous est rentrés dedans. Cette fois aussi j'avais fini contre un rail de sécurité, le même bras droit massacré. Et quatre jours après je ne le sentais pas aussi bien que je me sens aujourd'hui (jeudi)».

Interrogé sur les circonstances de l'accident, dimanche, il a répondu: «Je ne sais pas ce qui a pu se passer, de l'accident, je ne me rappelle rien. Je me suis réveillé à l'hôpital.»

Recourra-t-il en rallye, après ce qui s'est passé? «Moi aussi je me suis posé la question, a dit Kubica. Mais ce n'est pas qu'une passion, c'est aussi un entraînement dur, sévère, pour la F1. Refaire du rallye? Je ne sais pas encore...»

Le Polonais a aussi évoqué l'inquiétude de ses proches. «Je regrette beaucoup d'avoir fait souffrir ma mère, la peur, tout le reste... a-t-il dit. Quand on fait ce métier, on ne pense pas aux conséquences, aux gens qui sont près de nous et qui ont mal. Pourtant...»

Photo AP

La Skoda Fabia S2000 pilotée par Robert Kubica a été transpercée de part en part par un rail de sécurité.