Mike Cammalleri a porté le 13 sous les couleurs du Canadien sans jamais prétendre que ses performances étaient liées à ce numéro. Dans le monde de la Formule 1, presque aucun pilote n'a osé rouler avec ce numéro en plus de 60 ans de course. Superstitieux, les pilotes?

Les sportifs de haut niveau ont leur petit rituel avant toute compétition. Certains se signent avant d'entrer sur un terrain ou une patinoire, d'autres ont des objets fétiches. Les athlètes ont beau avoir des routines, le pragmatisme conditionne cependant leurs performances.

Felipe Massa a confié quelques-uns de ses petits gestes rituels à CNN l'an dernier à l'aube de la saison 2011. Bien qu'il ait admis porter les mêmes sous-vêtements du samedi au dimanche et toujours entrer dans son cockpit le pied droit en premier, le pilote de Ferrari avait parfaitement résumé le conditionnement mental d'un pilote: «Vous gagnez parce que vous faites le meilleur travail, mais dans la tête, il est important que tout soit clair, et prêt et c'est pour cela que les sportifs sont superstitieux.»

Cette superstition remonte à loin dans l'histoire du sport automobile. Au début du XXe siècle, le numéro 13 est sur les flancs des voitures sans que personne y trouve rien à redire. Jusqu'à ce que deux accidents mortels amènent l'Automobile Club de France à bannir ce numéro. Au Grand Prix de San Sebastian en 1925, la Delage n° 13 de Paul Torchy s'écrase contre un arbre, alors que la course ne compte que 13 participants. L'année suivante, lors de la Targa Florio, Giulo Masetti meurt à bord d'une Delage portant ce n° 13.

D'autres instances sportives suivent alors l'ACF et lors du premier Grand Prix de F1 de l'ère moderne, en 1950 à Silverstone, ce numéro n'est pas attribué. Par tradition et superstition.

Mais en Formule 1, rien n'empêche un pilote de le demander. L'Allemand Mauritz Von Strachwitz l'a fait dès 1953 pour le Grand Prix d'Allemagne auquel il ne participera finalement pas à cause d'un problème de licence. Seuls le Mexicain Moises Solana, au Grand Prix du Mexique 1963, et la Britannique Davina Gallica, au Grand Prix d'Angleterre en 1976, ont osé porter le n° 13 en Formule 1. Leur carrière a été très éphémère.

Entre-temps, en 1974, un pilote canadien a fait ses débuts en Formule Atlantique au volant d'une March 74B de couleur jaune.

Son nom? Gilles Villeneuve. Son numéro? Le 13.