L'ex-pilote de Formule 1 Jacques Villeneuve est connu pour son franc-parler. Et à 46 ans, il n'a pas l'intention de changer sa personnalité.

Depuis le début de la saison, le champion du monde 1997 n'a pas toujours été tendre dans son évaluation du jeune Canadien Lance Stroll, qui poursuit son difficile apprentissage de la F1 au sein de l'écurie Williams.

De passage à Montréal cette semaine pour le Grand Prix du Canada, Villeneuve reste d'avis que l'arrivée de Stroll en F1 à l'âge de 18 ans était quelque peu prématurée, même s'il a démontré un talent certain dans les catégories inférieures.

« On peut être talentueux peu importe l'âge, a reconnu celui qui continue à suivre de près la F1 comme analyste des Grands Prix pour la chaîne française Canal Plus et collaborateur pour Cogeco Média. Mais vous ne réagissez pas de la même façon à 18 et à 25 ans. Vous n'avez pas les mêmes expériences de vie, les mêmes responsabilités. C'est bien beau le talent mais, en réalité, vous n'êtes encore qu'un enfant. »

« On a vu tellement de pilotes remarquables à l'âge de 16 ou 17 ans qui ne vont nulle part. Certains continuent de s'améliorer, mais vous ne pouvez pas le prévoir d'avance. C'est toujours un risque de confier le volant à de très jeunes pilotes, car vous ne savez pas vraiment jusqu'à quel point ils peuvent devenir bons. »

Dans le cas de Stroll, Villeneuve estime qu'il lui faut au plus vite réduire l'écart avec son coéquipier Felipe Massa, s'en rapprocher à tout le moins à une demi-seconde sur un tour. Samedi, la recrue s'est qualifié 17e pour la course, concédant 1,350 seconde à Massa, détenteur du septième rang sur la grille.

« Les résultats parlent d'eux-mêmes jusqu'ici, a-t-il dit. Nous n'avons pas encore vu de progrès. Actuellement, il n'est pas assez rapide. »

Plusieurs amateurs ne peuvent s'empêcher de tracer un parallèle entre les débuts de Villeneuve et de Stroll en F1, même si le contexte est très différent.

« Je suis arrivé en F1 après avoir remporté les 500 milles d'Indianapolis et un championnat en IndyCar. Mon vécu était différent », a nuancé Villeneuve.

« Et j'étais aussi plus âgé, a-t-il fait remarquer. On ne peut pas faire de comparaison. J'avais un excellent coéquipier en Damon Hill. D'ailleurs au début, c'était difficile de suivre son rythme. Il m'a fallu deux ou trois courses. »

Rappelons que Villeneuve avait décroché la position de tête dès son premier Grand Prix en Australie et mérité sa première victoire à sa quatrième course, sur le circuit du Nurburgring lors du Grand Prix d'Europe. Il faut dire que les Williams-Renault étaient dominantes cette année-là, Hill s'assurant le championnat.