Fini, le siège passager pour Sebastian Vettel. Il est maintenant installé dans le siège du conducteur.

Le pilote Ferrari a décroché la position de tête lors des qualifications du Grand Prix du Canada de Formule 1, samedi, à l'occasion d'une autre journée ensoleillée sur le circuit Gilles-Villeneuve.

L'Allemand a établi un nouveau record de piste en vertu d'un temps d'une minute et 10,764 secondes en pneus hypertendres. Au passage, il a signé sa 54e pole en carrière en F1, et la première de Ferrari à Montréal depuis celle de Michael Schumacher en 2001.

Elle ne lui a toutefois pas été offerte sur un plateau d'argent. Vettel a reconnu après la séance de qualifications qu'il s'était inquiété après la journée de vendredi, au cours de laquelle il a très peu tourné et même effleuré un mur de sécurité - entraînant un problème avec la direction de sa voiture.

«Hier, je n'avais pas de sensations; j'étais un peu dans le siège du passager, mais aujourd'hui, je suis dans celui du conducteur. (...) Quelle journée; la voiture était incroyable, fantastique!», a résumé Vettel, qui a du même coup signé sa quatrième position de tête en carrière à Montréal.

Ce résultat est d'autant plus important qu'il est présentement deuxième au classement des pilotes avec 96 points, soit 14 de moins que Lewis Hamilton.

«C'est un soulagement, car j'adore cette piste. C'est énorme», a renchéri le quadruple champion du monde, le sourire accroché aux lèvres.

Vettel, qui tentera de signer une deuxième victoire au Canada après celle de 2013 avec Red Bull, sera accompagné sur la première ligne de la grille de départ dimanche par le coéquipier de Hamilton chez Mercedes, Valtteri Bottas, qui a accusé un déficit de 93 millièmes de seconde.

Interrogé à savoir s'il aurait pu s'adjuger la pole s'il avait pu compter sur une évolution du moteur Mercedes ce week-end, le Finlandais s'est fait diplomate.

«Peut-être (que nous aurions pu obtenir la pole)... Mais vous savez, ç'a été une bagarre serrée pour la pole. Nous verrons ce que la journée de demain nous réservera», a-t-il évoqué.

Max Verstappen, qui a dominé les trois séances d'essais libres, partira de la deuxième ligne, aux côtés de Hamilton. Loin d'être déçu, le Néerlandais s'est dit agréablement surpris du rendement de sa Red Bull.

«Nous avons extrait le maximum de la voiture, qui se comporte très bien avec les gommes hypertendres. Je suis très heureux du résultat», a-t-il mentionné.

Contrairement à Mercedes, Ferrari et Red Bull ont pu compter sur des évolutions au niveau de leur moteur respectif ce week-end - la Scuderia a aussi ajouté de nouvelles dérives latérales à l'avant de leurs bolides rouge écarlate. Pour cette saison, Verstappen s'est dit confiant de pouvoir rétrécir l'écart derrière les deux autres équipes de pointe, dimanche.

«Nous disposons d'une très bonne voiture, mais traditionnellement nous manquons de puissance, particulièrement dans les lignes droites, a-t-il confié. C'est difficile de faire des gains lorsque nous sommes seuls en piste, comme ç'a été le cas en qualifications, mais cet avantage (de Mercedes et Ferrari) a tendance à s'effacer en course. Alors nous verrons demain.»

Kimi Raikkonen, sur Ferrari, et Daniel Ricciardo, sur Red Bull, ont pris respectivement les cinquième et sixième échelons.

Le top 10 a été complété dans l'ordre par Nico Hulkenberg (Renault), Esteban Ocon (Force India), Carlos Sainz fils (Renault) et Sergio Perez (Force India).

À l'arrière, la logique a été respectée. Fernando Alonso, qui disputera dimanche son 300e Grand Prix en carrière, n'a pu causer de coup d'éclat et s'est contenté du 14e rang.

Comme c'est le cas depuis le début du week-end, les Williams de Lance Stroll et de Sergey Sirotkin n'ont pas été en mesure de rivaliser avec le reste du plateau. Le Québécois âgé de 19 ans a pris le 17rang, mais partira de la 16e position sur la grille, aux côtés de son coéquipier russe, 17e, en raison d'une pénalité imposée au Français Pierre Gasly (Toro Rosso) pour avoir changé de moteur.



«C'est le maximum qu'on pouvait faire», a dit Stroll, dépité.

Le pilote Sauber Marcus Ericsson a endommagé sa suspension avant droite à la sortie d'un virage à la mi-parcours en Q1, et en conséquence il a dû rentrer aux puits pour réparer les dégâts. Il partira de la 18e place.

Quant à Romain Grosjean, ses espoirs de réussir une bonne performance en qualifications sont rapidement partis en fumée. Le moteur de sa Haas a rendu l'âme avant même qu'il puisse sortir de la ligne des puits en qualifications. «C'est fini», a-t-il simplement déclaré sur les ondes de la radio, visiblement frustré. Il s'élancera en queue de peloton dimanche.