Il a un pied sur le trône: Lewis Hamilton prendra le départ du Grand Prix des États-Unis dimanche en pole position, la meilleure pour tenter de conquérir un cinquième titre mondial en F1 à l'issue de la course.

Son rival allemand Sebastian Vettel (Ferrari), qui a signé le deuxième temps des qualifications à 6/100 seulement, ne partira que cinquième sur la grille, après avoir écopé la veille d'une pénalité de trois places.

À quatre épreuves de la fin de saison, l'Anglais dispose d'un matelas de 67 points au classement des pilotes. En inscrire huit de plus que l'Allemand lui permettrait d'être sacré dès dimanche.

Il égalerait alors l'Argentin Juan Manuel Fangio, devenu quintuple champion du monde dans les années 1950. Seul l'Allemand Michael Schumacher a fait mieux, avec sept titres conquis entre 1994 et 2004.

S'il gagnait et que son dernier rival ne faisait pas mieux que troisième, le pilote Mercedes serait titré. S'il terminait deuxième, il faudrait que Vettel reste cinquième, et ainsi de suite.

Le Circuit des Amériques a beau être propice aux dépassements, bien s'y qualifier a son importance: chacune des six éditions depuis 2012 a été remportée depuis la première ligne.

Hamilton a en outre gagné cinq des six GP disputés à Austin et six des sept courses précédentes cette année.

L'Allemand n'a lui pas terminé plus haut que troisième lors des quatre précédents GP, plombé par des erreurs de pilotage, les errances stratégiques de son équipe et la perte de vitesse subite et inexpliquée de sa monoplace.

Räikkönen et Bottas en arbitres

Satisfait de sa performance, l'Anglais restait malgré tout prudent, rappelant que Mercedes et Ferrari « sont à peu près sur un pied d'égalité en termes de performance » ce week-end.

D'abord contrarié d'avoir échoué pour si peu derrière son rival, Vettel se disait finalement « positivement surpris de voir à quel point (les Ferrari) sont compétitives, étant donné le retard pris lors des dernières courses ».

Hamilton partagera toutefois la première ligne avec l'autre pilote Ferrari, le Finlandais Kimi Räikkönen, placé pour prendre la tête de la course au départ ou céder la deuxième place à Vettel si celui-ci parvenait à remonter derrière lui.

Räikkönen s'élancera en outre chaussé de pneus ultra-tendres quand le Britannique sera lui en super-tendres, ce qui confère théoriquement l'avantage au Nordique.

« Je n'ai pas grand-chose à perdre. On essayera de prendre un bon départ et on verra ensuite ce que l'on peut faire, prévoit "Iceman". Je pense que ça ira. »

La deuxième ligne sera occupée par le coéquipier d'Hamilton Valtteri Bottas, qui aura un rôle essentiel de bouchon derrière son leader, et l'Australien Daniel Ricciardo (Red Bull).

« Mon objectif premier sera de passer Kimi pour offrir le maximum de points à l'équipe », annonce le deuxième Finlandais du plateau.

Verstappen 13e sur la grille

Le Français Esteban Ocon (Force India), l'Allemand Nico Hülkenberg (Renault), l'autre Français Romain Grosjean (Haas), le Monégasque Charles Leclerc (Sauber) et le Mexicain Sergio Pérez (Force India) ferment le top 10 des qualifications.

Le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull), victime d'un bris de suspension, n'a pas pu participer à la Q2 et sera donc 13e sur la grille.

Les pilotes Toro Rosso, le Français Pierre Gasly devant le Néo-Zélandais Brendon Hartley, s'élanceront en fond de grille, pénalisés pour un changement de leurs moteurs Honda au-delà de la limite autorisée par saison, ainsi que de boîte de vitesses pour le second.

Vettel avait été sanctionné vendredi pour avoir insuffisamment ralenti sous drapeau rouge pendant les essais libres 1, après une sortie de piste de Leclerc. Une sanction qu'il n'avait pas manqué de critiquer.

Un incident inédit a marqué la troisième et dernière séance d'essais libres samedi: un morceau du halo (cet arceau destiné à protéger la tête des pilotes dans le cockpit) de la monoplace de Hartley s'est décroché pour heurter son casque, sans le blesser.

Le départ de la course sera donné à 13 h 10 locales (14 h 10 HE), a priori par temps sec, comme samedi.