Ross Brawn a connu du succès partout où il est passé, chez Ferrari notamment, où il a contribué aux cinq titres consécutifs de Michael Schumacher. Après avoir cédé son équipe à Mercedes en 2011, il s'est éloigné de la F1, mais est revenu en 2017 en tant que directeur technique et sportif de Formula One Group. Voici ses trois idées pour améliorer la F1.

DES RÈGLES EN CONSTANTE ÉVOLUTION

« Amener plus de spectacle en Formule 1 nécessite la collaboration de tous les intervenants, particulièrement en ce qui a trait aux règles techniques et sportives. Il y aura un nouvel ensemble de règles en 2021, mais nous avons déjà commencé à introduire plusieurs règlements, certains dès cette année, d'autres plus nombreux en 2019, pour en tester l'efficacité et continuer d'améliorer notre produit. C'est important que nous puissions ajuster nos règles continuellement, même si certaines équipes dominantes aimeraient bien conserver le statu quo. Je pense toutefois que tous ont compris l'importance d'améliorer le spectacle, et ça passe évidemment par une compétition plus serrée entre toutes les équipes. »

UN PEU DE STABILITÉ, QUAND MÊME

« L'introduction de nouvelles règles techniques en F1 a souvent été un moment où la hiérarchie a évolué entre les équipes. Les voitures seront très différentes en 2021, et certaines équipes vont s'adapter plus rapidement aux nouveaux paradigmes. Par exemple, le diamètre des roues va passer de 13 à 18 pouces, alors qu'il n'avait pas changé depuis les années 60. Cela explique pourquoi le renouvellement de l'entente avec Pirelli [jusqu'en 2023] était si important. Dans un domaine aussi primordial que les pneus, la stabilité est vraiment essentielle, et je crois que c'est aussi le cas pour d'autres aspects techniques plus "pointus" des voitures, où nous devons garder un contrôle serré des performances. »

LA SÉCURITÉ TOUJOURS PRIORITAIRE

« Le changement le plus spectaculaire de la dernière saison - l'introduction du "Halo" - avait été largement critiqué, mais plus personne ne doute que c'était la chose à faire pour assurer la sécurité des pilotes. Les accidents impliquant Charles Leclerc à Spa, Marcus Ericsson à Monza, et d'autres pilotes en F2 ont permis de prouver l'efficacité du système. Comme c'est écrit sur les billets de spectateurs, la course automobile comporte une part de danger, mais nous devons tout faire pour nous assurer que le sport soit aussi sécuritaire que possible. Nous ne pouvons nous fier à la chance - comme cela a été le cas pour Sophia Floersch à Macau - et nous continuerons d'explorer toutes les solutions qui permettront de rendre la F1 et toutes les disciplines du sport automobile encore plus sûres. »