Ottawa exige l'installation d'ici deux ans et demi de ceintures diagonales sur le siège central de la banquette arrière de tous les véhicules neufs. Une législation loin d'être anodine.

L'obligation n'a à première vue rien d'exceptionnel en soit, la plupart des véhicules neufs possèdent aujourd'hui un baudrier destiné à protéger le passager central sur la banquette arrière. Il n'y a qu'à examiner l'intérieur des berlines compactes et intermédiaires pour s'en rendre compte. Le ministère fédéral des Transports harmonise sa législation en ce domaine avec celles en vigueur aux États-Unis et dans la plupart des pays occidentaux.

Les constructeurs automobiles ont jusqu'au 1er septembre 2015 pour se conformer à cette exigence qui ne s'applique pas aux véhicules d'occasion. Aucune modification n'est imposée aux véhicules plus anciens.

Cette obligation, qui ne parait pas exceptionnelle, contribuera à réduire «le nombre de décès et de blessés graves sur nos routes», comme l'affirme le législateur. Mais en quoi un baudrier pour le passager arrière central fait-il une différence ?

«Il est connu depuis très longtemps qu'avec la ceinture abdominale seule, le risque de blessure est plus important au niveau de l'abdomen. Cela peut engendrer des nécroses aux intestins, peut-être des éclatements de la rate et du foie. Est-ce qu'une ceinture sous-abdominale avec baudrier améliore la sécurité ? La réponse est oui», explique Érick Abraham, ingénieur et chercheur en sécurité routière à l'École Polytechnique de Montréal.

En plus d'exiger l'installation de ceintures sous-abdominales et diagonales sur le siège central de la banquette arrière, le gouvernement fédéral exige à présent des constructeurs l'utilisation de mannequins représentant des femmes et des enfants lors des essais d'impacts préalables à la mise en marché d'un nouveau véhicule. Jusqu'ici, des mannequins d'hommes étaient principalement utilisés.

Cette imposition n'a rien d'anodin puisqu'elle permet d'affiner les essais de collisions frontales et latérales et de mieux évaluer les impacts des collisions sur les différents passagers d'un véhicule. «Auparavant, on menait seulement des tests statiques, on ne savait pas ce qui arrivait exactement aux passagers arrière en cas de collision», fait remarquer M. Abraham. Cette nouvelle législation sur les essais va dorénavant permettre de perfectionner et d'améliorer la disposition des ceintures de sécurité des passagers arrière ainsi que leur protection en cas de collision frontale.

Signalons que la nouvelle norme dicte également aux constructeurs de veiller à ce que les coussins gonflables ne blessent pas les passagers lors du déploiement déclenché par une collision.

Une autre bonne nouvelle pour la sécurité, selon les chercheurs.