En raison de la complexité technique des autos et des implications financières de la transaction, l'achat d'une voiture est une entreprise stressante. La négociation du prix est un rituel obligatoire perçu comme une corvée non seulement par les acheteurs, mais aussi par les vendeurs. Et que la relation entre acheteur et vendeur soit marquée par l'incompréhension et la méfiance mutuelles, cela n'aide pas. Malgré cela, la plupart des négociations se soldent par une transaction à la satisfaction des deux parties.

Voilà une synthèse des centaines de courriels et commentaires reçus par L'Auto après la publication du cahier principalement consacré à l'achat d'une auto neuve, le 18 avril dernier.

Plusieurs internautes ont fait état d'expériences désagréables chez le concessionnaire, mais ce n'était pas l'unanimité. Par contre, peu de lecteurs ont dit aimer le marchandage. «J'ai bien hâte de pouvoir acheter mes autos sur l'internet directement du fabricant, a écrit Raoul914. Je n'aurai peut-être pas le "plaisir" de négocier le prix mais je ne ressortirai pas du garage avec l'impression qu'on me prend pour une valise.»

Se présentant comme une ancienne vendeuse chez un concessionnaire, mhboucher a indiqué avoir beaucoup aimé son métier mais déploré l'absence de formation technique sérieuse au sujet des produits, chez le concessionnaire où elle a travaillé. «Sans blague, ils nous donnent un dépliant et nous envoient le lire dans la salle de conférence. Le coaching est à peu près semblable. On apprend en regardant les vendeurs anciens, d'expérience. Faire la comparaison entre deux technologies, jamais... Beaucoup de mes collègues ne connaissaient même pas la fiche technique des véhicules avec lesquels ils étaient en compétition.» (De nombreux lecteurs ont déploré que les vendeurs ne connaissent pas leur produit «de A à Z».)

Son constat sur les vendeurs est nuancé: oui, il y a des arnaqueurs «mais il y a des vendeurs honnêtes» devant composer avec des marges de profit «minces» (qui se traduisent souvent par des commissions aussi maigres que 250$, a noté un vendeur, l'internaute Jacdenoisy). Par contre, mhboucher critique aussi les acheteurs des grands centres urbains, qui n'ont pas de loyauté. «Je crois que la fidélité paie en région mais pas en ville.»

En général, les commentaires laissés par des acheteurs et des vendeurs montrent deux perspectives incompatibles: les lecteurs revendiquent le droit de magasiner et de négocier le meilleur prix, les vendeurs déplorent de passer du temps à expliquer un produit à un client, puis de le voir chercher de meilleurs prix ailleurs.

De nombreux lecteurs ont dénoncé l'écart de prix pour une même voiture vendue ici et aux États-Unis. «Je suis bien d'accord avec le fait d'acheter local mais en bout de ligne, j'aime mieux acheter US plutôt que de me faire voler local», a dit le lecteur Glabo.

Snowboarder27 avait une approche plus jovialiste face à l'achat d'une voiture, qu'on décrit souvent comme la plus grosse dépense personnelle ou familiale, exception faite de la maison.

«Il faut être faible et peureux pour ne pas être capable de faire face à un vendeur automobile, voyons donc!!! Le monde se complique la vie sans bon sens!!! Choisis ton modèle, vas l'essayer, discute prix, vas-y avec ton feeling!!!!»

Laissons le dernier mot à un lecteur qui a choisi un pseudonyme original, Chienpourri. Il raconte avoir magasiné chez de nombreux vendeurs, avoir trouvé une différence de prix de 3200$, puis avoir négocié un rabais supplémentaire de 150$ le dernier jour. «Avec un peu d'effort, on peut économiser gros! Il suffit de ne pas être trop pressé pour acheter.»