Vous connaissez la Tesla Roadster? Il s'agit, en fait, de la première décapotable sportive entièrement électrique à avoir été offerte sur le marché. Sa mise en production date de 2008. Aussi jeune soit-elle, Tesla annonce déjà son retrait pour 2011, conséquence de l'arrivée de la nouvelle génération de la Lotus Elise (la Roadster est construite par Lotus et partage la majorité de ses composantes avec l'Elise).

Son avenir reste incertain, mais on prévoit un retour pour 2013. Une entreprise suisse pourrait bien profiter de ce laps de temps pour produire une création qui dissipe toute possibilité d'indifférence. Née pour faire le pont improbable entre environnementalisme et performances dynamiques, la Protoscar Lampo2 fait partie de cette race d'autos qui est tout sauf anachronique.

La beauté intérieure...

Lorsque l'on scrute le design de la Lampo2, une sensation désagréable d'incompréhension nous poursuit tel un spectre. C'est que le designer, visiblement adepte du rétrofuturisme, semble s'être essentiellement inspiré du deuxième volet de la série Back to the Future. L'avant de l'auto pourrait vaguement laisser penser, aussi bizarre que ça puisse paraître, à la Bricklin SV-1, avec, entre autres, une buse de refroidissement striée et positionnée au centre du capot dans sa partie plongeante. Le carénage des roues arrière fait office d'introduction au porte-à-faux arrière ascendant (porte-à-faux similaire à une Pontiac Trans-Am de la fin des années 80) avec une volonté maladroite d'harmonie. Rien n'est homogène. C'est comme si, par un excès de démocratie, le directeur d'un bureau de design avait demandé à une équipe de modeler différents éléments de la carrosserie sans qu'ils puissent échanger entre eux durant le processus.

 

Deux moteurs

Heureusement, ce prototype a une architecture motrice avant-gardiste qui permet d'oublier sa robe bigarrée. Ses deux moteurs électriques, situés aux deux pôles du châssis Kappa (nom de code du squelette des Pontiac Solstice et Saturn Sky, mortes prématurément), reçoivent le mandat d'envoyer le couple nécessaire (en l'occurrence 472 livres-pied) aux quatre roues. Un système de répartition du couple assure une distribution efficace du couple aux deux essieux afin d'adoucir les manières de l'engin. En supplément d'un couple généreux, ce tandem produit une puissance totale de 408 chevaux. Malgré un poids assez élevé compte tenu de ses dimensions (1580 kg), la Lampo2 se tire très bien d'affaire en accélération en bouclant le 0-100 km/h en près de 5 secondes. Comme c'est devenu pratiquement la norme, une batterie au lithium-ion refroidie par liquide alimente en énergie le groupe motopropulseur. Lorsque l'on recourt à la méthode de rechargement la plus efficiente pourvue par une station de chargement rapide (trouvée à l'aide du GPS intégré), la bagnole peut, après à peine 10 minutes de ravitaillement, parcourir 100 km avant d'être contrainte à s'arrêter de nouveau.

«Tâter» le terrain

De l'aveu de Marco Piffareti, PDG du petit constructeur, la Lampo2 se veut surtout un exercice qui vise à démontrer le potentiel impressionnant de cet amalgame technologique. Il ne ferme toutefois pas la porte à une production à petite échelle s'il y avait manifestation de clients intéressés. Les premières voitures seraient, bien évidemment, produites selon les normes européennes de sécurité. L'engin sera exposé en première mondiale au Salon de l'auto de Genève, qui se tiendra du 4 au 14 mars.