Qu'est-ce que Jean-Paul Belmondo, Mick Jagger et Catherine Deneuve ont en commun? Il va sans dire que ce sont des stars idolâtrées par des générations d'admirateurs. Il y a toutefois quelque chose de particulier qui les lie, quelque chose qui trône devant leurs fastes demeures. Une Morgan. Quasi inconnue au Québec en raison de son absence de diffusion, cette marque perpétue l'héritage de la voiture sport britannique depuis plus de 100 ans. Dernière création de la firme artisanale, l'EvaGT, un coupé 2+2, ne déroge pas du canevas originel.

Comme tout roadster ou sportive anglais qui se respecte, l'EvaGT se reconnaît par son capot dont l'étendue semble interminable. Il épouse avec une grâce féminine les ailes avant et la grille en arc striée, une approche du faciès fortement inspirée de Bugatti. Aucune aspérité n'est visible, seulement des traits sculpturaux. Son regard renforce avec aplomb la présence de l'oeuvre avec ses yeux qui semblent entrouverts, symbolisant un caractère provocateur assumé, voire agressif.

L'arrière est néanmoins la section la plus réussie de l'auto. Le coffre, en forme d'accolade, étale la magnifique audace des designers. Sa pointe supérieure achève un trait qui désunit l'auto en deux parties parfaitement symétriques. La Chevrolet Corvette 1963 Split Window semble avoir été l'une des sources d'inspiration pour cet élément.

Un coeur allemand

À l'avant de la bagnole, on ne découvre cependant pas le foudre de guerre qu'on aurait cru.

Le capot s'ouvre sur un moteur modelé par un constructeur munichois, BMW. Il s'agit d'un six-cylindres en ligne d'une cylindrée de trois litres et gavé par deux turbocompresseurs, le même qui équipait, entre autres, les BMW 335 jusqu'à tout récemment. Certainement l'un des meilleurs moteurs offerts dans sa catégorie, il développe dans ce cas-ci 306 chevaux et un couple généreux (295 livres-pied). Deux transmissions sont au catalogue, une à guidage manuel à 6 rapports et l'autre automatique (avec mode manuel) s'exprimant avec autant de rapports. En plus de sa puissance, il est plutôt frugal, alors qu'il ne consomme que 7 litres/100 km. Ce groupe motopropulseur est posé sur un châssis directement emprunté au monde de la course, au championnat européen GT3. Façonné d'aluminium collé, il est un des rares squelettes ingéniés par Morgan à ne pas être fait en partie de frêne.

Grâce à l'emploi de l'aluminium, sa masse, parfaitement répartie entre l'avant et l'arrière, est fortement retenue pour atteindre les 1250 kg. Cela permet une agilité difficilement contestable alors qu'elle gagne les 100 km/h en 4,5 secondes pour voir l'aiguille s'arrêter à 273 km/h en dénouement.

D'après Jayne Jones, relationniste de presse pour le constructeur, les premières EvaGT sortiront de l'usine anglaise de Malvern à la fin de l'année 2012. Elles seront ingéniées de sorte qu'elles puissent satisfaire aux normes de sécurité qui prévalent dans tous les pays.

Le seul concessionnaire canadien accrédité par Morgan, CMC Enterprises, nous a cependant dit ne pas savoir si le constructeur allait exporter la voiture au Canada.

Photo fournie par Morgan Motor Company

L'arrière est la section la plus réussie de l'auto. Le coffre, en forme d'accolade, étale l'audace des designers. Sa pointe supérieure achève un trait qui désunit l'auto en deux parties parfaitement symétriques.

Photo fournie par Morgan Motor Company

Grâce à l'emploi de l'aluminium, sa masse, parfaitement répartie entre l'avant et l'arrière, est fortement retenue pour atteindre les 1250 kg. Cela permet une agilité difficilement contestable.