Fin janvier 1886, Carl Benz inscrit un brevet à Berlin pour un véhicule de son cru, un triporteur motorisé. C'était le premier brevet de l'histoire accordé pour un véhicule à moteur à essence. Plusieurs considèrent cet événement comme la naissance de l'automobile, objet qui a bouleversé le monde occidental.

C'était il y a 125 ans et, pour commémorer la chose, Daimler a donné carte blanche à une équipe de designers pour créer une sculpture qui devait définir l'avenir de la marque, l'Aesthetics 125.

La chancelière allemande Angela Merkel était même des célébrations, histoire de souligner l'important apport du constructeur à l'histoire du pays.

L'Aesthetics 125 est plus qu'une simple sculpture, c'est un aussi un constat, un constat qui traduit l'évolution de la voiture depuis ses balbutiements, la tangente qu'elle a prise. Difficile de trouver un élément plus antipodique que celui-là en opposition au triporteur foncièrement utilitaire qui a fait naître le constructeur. Cette oeuvre, à l'élancement oscillatoire qui semble trouver écho chez certains animaux aquatiques, montre à quel point l'art s'est frayé un chemin pour prendre une position prépondérante dans les stratégies de vente des constructeurs.

D'ailleurs, Mercedes-Benz n'hésite pas à mettre de l'avant l'esthétique et le beau dans sa dernière campagne de publicité, en donnant la parole à Gorden Wagener, directeur du bureau de design du constructeur.

Le design permet une différenciation, crée une identité propre à une marque et surtout enclenche un processus de séduction, le déclenchement d'un désir. Il ne faut pas se le cacher, la plupart des acheteurs vont regarder en premier lieu le dessin de l'auto avant de s'attarder aux éléments plus techniques. Voilà une des raisons qui poussent les constructeurs vers l'hypersegmentation, en déposant différentes carrosseries sur des plateformes communes. Cela les assure de combler un plus large spectre de goûts tout en maintenant des coûts de conception plus bas.