Des petites voitures à petits prix. Mitsubishi et Nissan ont tour à tour lancé sur le marché des véhicules à la fois les plus compacts et les moins chers possible. Presque 12 mois après l'arrivée de la Mirage, le duel semble - déjà - tourner à l'avantage de la Micra.

Elles mesurent moins de quatre mètres de longueur mais possèdent cinq portes. Elles consomment relativement peu d'essence, aidées chacune par un moteur modeste, il est vrai. Et surtout, elles se détaillent à un prix initial défiant toute concurrence: entre 10 000 $ et 12 000 $.

La Mitsubishi Mirage et la Nissan Micra se sont distinguées de leurs concurrentes de même gabarit que sont les Mazda2 et Chevrolet Spark en ciblant à leur arrivée les «budgets serrés» qui peuvent se contenter du strict minimum automobile.

Lancée sur le marché canadien à la fin de septembre 2013, la Mitsubishi a détonné dans le paysage automobile par ses dimensions, sa carrosserie, son minimalisme et finalement son prix. Écoulée à 81 exemplaires lors de sa toute première semaine de ventes, elle fut apparemment bien accueillie.

Livrée d'abord au Québec à la mi-avril, la Nissan Micra a rapidement trouvé - très exactement - 201 acheteurs après deux semaines de commercialisation. Annoncé en grande pompe, le retour au pays de la Micra - quatrième génération - a été accompagné d'un prix initial symbolique mais attractif: 9998$.

À «seulement» 2500 $ de plus, la Mirage s'est vendue à 209 exemplaires lors de son premier mois complet de ventes, en octobre 2013. La Micra a quadruplé ce chiffre lors de son tout premier mois, en mai, avec 877 modèles vendus.

Et quand les ventes de la voiture de Nissan suivent une courbe ascendante, celles de la Mitsubishi font du yoyo depuis 10 mois, alternant entre 117 (décembre 2013) et 577 (avril 2014) ventes mensuelles à l'échelle du pays.

«Jusque là, les ventes de la Mirage ont répondu à nos attentes ou les ont même dépassées», commente John R. Arnone. Pour le directeur des relations publiques de Mitsubishi Canada, «les fluctuations mensuelles sont normales et sont souvent dues aux inventaires disponibles et aux tendances saisonnières».

Les ventes de la Micra surpassent pour l'instant largement celles de sa concurrente déclarée, la Mirage, avec des mois de juin (929 exemplaires) et surtout juillet (1250) exponentiels.

«Notre concurrente directe est la Mirage. Ces ventes correspondent à nos objectifs», confirme Didier Marsaud.

«L'inventaire des concessionnaires n'était pas totalement complet les trois premiers mois de ventes. Il le sera réellement à la fin du mois, on sera alors au niveau voulu pour cette voiture», précise le directeur des communications de Nissan Canada.

La Mirage de «Mitsu» s'écoule à 313 exemplaires en moyenne par mois depuis le mois d'octobre. En trois mois, Nissan a vendu autant que Mitsubishi en 10 mois.

«C'est tout à fait ce que l'on imaginait en matière de ventes pour nous. La Micra remplit parfaitement ses objectifs. Et elle attire de nouveaux clients chez nos concessionnaires. C'est un véhicule de conquête», rappelle M. Marsaud.

Avec cette sous-compacte aux allures de citadine, Nissan a voulu rejoindre un public varié, allant des jeunes aux acheteurs de voitures d'occasion en passant par les nouveaux arrivants qui n'ont pas encore accès au crédit. Le tout sans faire de l'ombre à son autre sous-compacte plus grande et plus sophistiquée, la Versa Note. Nissan Canada soutient que le mariage est réussi. «Les ventes de la Versa Note sont en hausse également, elle ne perd pas de ventes», affirme Didier Marsaud.

Nissan et Mitsubishi n'ont pas tout à fait les mêmes moyens en matière de distribution et de marketing. «La Mirage représente la première incursion de Mitsubishi dans la catégorie des sous-compactes au Canada», fait remarquer John R. Arnone, dont le constructeur est représenté au Canada par 88 concessionnaires quand Nissan en compte tout de même 185.

Alors, déséquilibre des forces en présence qui se traduit par cette différence de chiffres? Sans doute, même s'il faudra attendre la fin de l'année pour être totalement convaincu de l'issue de ce duel.

* Obtenue lors du banc d'essai d'Éric LeFrançois