Vingt-quatre heures après la légalisation du cannabis au Canada, l'Insurance Institute for Highway Safety (IIHS) américain affirme que la décriminalisation du pot récréatif a été suivie d'une hausse du taux d'accidents de la route dans quatre États américains.

Coïncidence ou pas, cette étude américaine risque d'alimenter le débat canadien sur l'impact de la légalisation du pot sur la sécurité routière.

Selon l'étude actuarielle, la hausse moyenne du taux d'accidents a atteint 6 % au Colorado, en en Orégon, au Nevada et dans l'État du Washington, quatre des États américains où la marijuana a été décriminalisée. L'étude couvre la période entre le 1er janvier 2012 et le 31 octobre 2017.

Pour chacun de ces États, les actuaires ont utilisé comme comparatif un État voisin où le pot est toujours interdit, soit l'Idaho, le Montana, l'Utah et le Wyoming.

L'analyse provient du Highway Loss Data Institute, le département actuariel de l'IIHS, qui a travaillé à partir des bases de données où les assureurs colligent les réclamations (dans les États étudiés).

Pour corroborer leurs chiffres, les actuaires ont utilisé une autre source de données, soit les rapports de police de trois États, le Colorado, l'Orégon le Washington. Cette méthode d'analyse a révélé une hausse moyenne de 5,2 % l'année suivant la décriminalisation.

«L'étude sur la marijuana et les accidents montre que la légalisation (...) a un effet négatif sur la sécurité de nos routes. Les États envisageant de légaliser la marijuana devraient considérer l'impact sur la sécurité routière», a indiqué par voie de communiqué David Harkey, le président de l'IIHS.

Comme au Canada, conduire sous l'influence de cannabis est un acte criminel, mais les tests mesurant le THC dans l'organisme sont moins concluants que que l'alcootest, entre autre parce que la présence d'un certain pourcentage de THC dans le sang n'est pas aussi directement corrélée avec la perte cognitive et le ralentissement des réflexes. Par ailleurs, le THC peut demeurer présent dans le sang durant de longues périodes après la consommation de cannabis.

L'étude sera présentée d'ici peu à un congrès, mais un résumé peut être consulté en cliquant ici.