Réunir la mairesse de Montréal, Valérie Plante, le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, l’environnementaliste Steven Guilbeault et le metteur en scène militant Dominic Champagne sur une même scène pour parler d’automobile, ce n’était déjà pas une mince affaire. Convaincre les Montréalais de passer à la voiture électrique est un autre genre de défi auquel s’est adonnée la troisième édition du Salon du véhicule électrique et hybride de Montréal, qui a s'ouvre aujourd'hui et se termine dimanche à la Place Bonaventure.

S’adressant tant aux néophytes incertains des modèles qui méritent de figurer sur leur liste de magasinage qu’aux férus d’électrons qui ont déjà à l’œil une voiture ou même un vélo électrifié, ce salon de trois jours a eu droit à quelques exclusivités et quelques nouveautés qui feront tourner les têtes. En voici cinq.

Nissan Leaf Nismo RC

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

La Nissan Leaf Nismo

« Nissan a assemblé six exemplaires à la main de cette voiture de course, qui ont été conçus exprès pour rouler sur la piste, pas pour trôner sur le tapis d’un kiosque d’exposition automobile ! », lance François Lefevre, responsable de la planification-produits pour Nissan Canada. Exhibant tout plein de fibre de carbone, avec deux moteurs électriques de 120 kW chacun capables de mouvoir les quatre roues, elle promet un chrono au 0-100 km/h de 3,4 s.

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Ça devrait suffire à la garder en tête lors des courses de la série Micra Cup de Nissan Canada, puisqu’on la reverra comme voiture-pilote officielle de la série de courses toute canadienne, à l’été. Détail amusant, la Leaf Nismo RC reprend certains composants électriques (dont la pile de 62 kWh) de la Leaf Plus, mais à peu près aucune autre pièce, sinon les feux arrière…

Jaguar i-Pace

Un des rivaux les plus crédibles aux produits Tesla, l’i-Pace de Jaguar est la deuxième primeur nationale du Salon cette année.

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La Jaguar I-PACE

Nommé Voiture mondiale de l’année en 2019, ce modèle vendu à partir de 90 000 $ n’est pas pour toutes les bourses, mais ceux qui lorgnent un VUS urbain de luxe auront tôt fait d’apprécier sa fiche technique à l’avenant : cette Jaguar est capable d’un chrono au 0-100 km/h de 4,5 s et d’une autonomie établie à 394 km par charge. Cet exemplaire rouge ne faisait toutefois pas partie des quelque 40 véhicules utilisés par le salon pour ses fameux essais routiers. Malgré tout, les organisateurs visaient sur 2500 essais cette année, par rapport à environ 2000 l’an dernier.

Hyundai Kona Electric et Nexo

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Le Hyundai Kona Electric

Les véhicules électriques et les véhicules à hydrogène font bon ménage, car ces derniers n’ont besoin que de troquer les piles au lithium pour une pile à combustible pour être fonctionnels. Présentés côte à côte par Hyundai Canada, le Kona Electric et le Nexo sont là pour présenter ce qui pourrait être l’avenir du transport automobile dans 20 à 25 ans, selon les estimations les plus optimistes. Hyundai, Honda et Toyota font dans l’hydrogène à l’heure actuelle au Canada, comme en témoigne le Hyundai Nexo, ainsi que la Honda Clarity et la Toyota Mirai, elles aussi présentes à la Place Bonaventure la fin de semaine dernière. Moyennant 6,3 kg d’hydrogène compressé, le Nexo est bonne pour 380 km d’une autonomie qui ne génère que de l’eau, en plus de la force motrice.

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Le Hyundai Nexo

La Nexo sera vendue en très petite quantité au cours des prochains mois au Canada, principalement au Québec et en Colombie-Britannique. La Kona Electric sera sans doute plus populaire, vu l’aide gouvernementale à l’achat qui atteint 13 000 $, au Québec. Cette aide peut monter jusqu’à 16 000 $ en Colombie-Britannique.

S-Énergies

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Un abri solaire S-Énergies.

Plusieurs vendeurs et installateurs de bornes de recharge résidentielles et commerciales étaient présents au Salon du véhicule électrique et hybride de Montréal, mais aucun ne s’est fait autant remarquer que S-Énergies, qui fabrique également du mobilier extérieur fait à partir de matériaux d’ici. Ça comprend des abris solaires sur le toit desquels des panneaux captent l’énergie du soleil pour la rediriger vers une batterie pour la stocker, laquelle va à son tour alimenter une borne pour voiture électrique ou une prise pour brancher un autre type de véhicule, comme un vélo, pourquoi pas. Le modèle exposé au salon coûtait 16 000 $, ce qui n’est pas donné, mais qui peut être amorti en majeure partie par l’aide à l’achat d’un véhicule électrique neuf…

Ride Bike Style

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Les vélos électriques sont de plus en plus populaires.

Luc Saumure, organisateur du Salon du véhicule électrique et hybride, ne s’en cachait pas : la mobilité électrique n’est pas juste une affaire d’automobiles. Pour plusieurs, l’achat d’un vélo électrique est justement un moyen d’éviter l’achat d’une voiture. Et plusieurs exposants étaient présents pour faire valoir ce point de vue, dont Ride Bike Style, qui détaille des vélos stylisés pour tous les goûts, des petits vélos électriques pliables aux fat bikes un peu plus costauds. Les gens indécis pouvaient essayer les différents modèles et les différentes marques de vélos électrifiés présents sur place dans la section de la salle d’exposition réservée à cet effet.