Quatre portes, moteur transversal en avant, long museau. Cette RLX hybride semble a priori ne partager absolument rien avec la NSX, la supervoiture mise au point à l'origine avec Ayrton Senna pour battre la Ferrari 348. C'est pourtant à l'heure actuelle la monture d'Acura qui se rapproche le plus de la nouvelle cuvée de la NSX, attendue l'année prochaine. Avec ses 377 ch, c'est également le modèle le plus puissant jamais offert par la marque. Est-ce assez pour le rendre désirable ?

Son design

À l'instar des constructeurs allemands qui habillent leurs livrées sportives de robes très chastes, l'Acura RLX hybride marque son territoire sans éclat. Seul le dessin de ses jantes et de discrets écussons sur les ailes avant indiquent que nous avons affaire à une variante différente, sans toutefois pouvoir la qualifier de plus sportive au premier regard. Dans l'ensemble, cette RLX est élégante sans être particulièrement inspirante et très classique, voire américaine dans son interprétation de la grande berline.

À bord

Comme ses dimensions l'indiquent de l'extérieur, l'habitacle de la RLX est spacieux. On y prend place sans encombre. La qualité des matériaux se marie avec une bonne rigueur dans l'assemblage. La présence de surpiqûres ici et là rehausse l'impression de luxe. Les touches de contrôle de la transmission sont toutefois déroutantes. Par ailleurs, bien que l'espace pour les jambes soit abondant à l'arrière, le tunnel de passage du tuyau d'échappement condamne la place centrale. Comme il s'agit d'une hybride, le volume du coffre en souffre, passant de 423 L pour la version de série à 328 L.

Sous le capot

Cette RLX hybride est mue par un tout nouveau groupe motopropulseur tablant sur un V6 de 3,5 L à injection directe soutenu par deux moteurs électriques, dont l'un anime exclusivement les roues arrière. Ces moteurs conjuguent leurs efforts de fort belle façon. Les transitions sont imperceptibles. La puissance pourrait se manifester de manière linéaire, mais elle est constamment interrompue par l'intervention du système antipatinage, même sur le sec. La transmission à double embrayage ne glisse pas et effectue les changements avec assurance et douceur.

Derrière le volant

Malgré la présence du terme Sport dans son nom (RLX Sport hybride), la grande berline n'impressionne guère sur le plan du dynamisme. Sa direction très légère et artificielle semble mal se conjuguer avec le rythme imposé par la mécanique. Le freinage, amplement puissant, est difficilement modulable. Le châssis mériterait également plus de développement. Le derrière a tendance à chasser en slalom, mais le roulis est relativement bien maîtrisé. Le problème avec ce modèle, c'est surtout son absence de caractère. L'approche est beaucoup trop pragmatique.

Les technologies embarquées

Comme pour l'entièreté de la gamme Acura, la RLX est proposée de série avec le système d'infodivertissement AcuraLink employant deux écrans, dont un tactile. Son utilisation n'est pas si complexe et les menus peuvent être autant appliqués de manière tactile que par le volant ou une molette centrale. La RLX hybride est également la première Acura à recevoir l'affichage de la vitesse à tête haute, un détail, mais un ajout intéressant. L'acoustique, fournie par Krell, se situe dans la bonne moyenne du segment.

Verdict

Acura a beau répéter à de nombreuses reprises dans les documents fournis aux journalistes l'expression cliché et irritante de « synergie entre l'homme et la machine », la RLX Sport hybride est loin d'atteindre ce niveau de sensibilité. En contrepartie, son groupe motopropulseur annonce d'être prometteur lorsque son développement atteindra un degré supérieur. Cette RLX hybride n'est donc pas une mauvaise voiture, elle n'atteint tout simplement pas le niveau d'attente qu'elle suscite.

Observations

> Contrairement aux voitures équipées d'un système de transmission intégrale conventionnelles, la RLX hybride n'a pas d'arbre de transmission central, ce qui diminue le poids la perte d'énergie.

> Le moteur électrique avant logé dans la transmission a deux mandats : appuyer le V6 et convertir l'énergie thermique des freins et une partie de l'énergie produite par le moteur en électricité pour la batterie.

> Le moteur thermique, un V6 à injection directe peut fonctionner sur trois-cylindres lorsque la demande en puissance est faible, ce qui diminue sa soif.

> La bonne surface vitrée de la RLX permet une bonne visibilité.

> Maintenant la signature stylistique de plusieurs produits Acura les phares Jewel Eye aux DEL donnent un beau coup d'oeil une fois la nuit tombée.