Michelle Christiensen a grandi à San Jose en Californie, où, adolescente, elle dessinait des robes de bal pour ses amies et prêtait main-forte à son père dans la restauration de voitures anciennes. Plusieurs années plus tard, c’est elle qui se voit confier le mandat d’habiller la deuxième génération de l’Acura NSX.

Sans renier le modèle fondateur apparu en 1989 – et laissé sans descendance en 2005 –, Michelle Christiensen doit également composer avec plusieurs contraintes, comme en font foi les multiples bouches d’admission, écopes ou ouvertures latérales, trahissant la difficulté de refroidir la présence de 10 échangeurs d’air – d’où un système hybride qui fait travailler quatre moteurs de concert… La NSX, pour New Sportscar eXperimental, porte en effet bien son nom. Davantage qu’une voiture de course déguisée en grande sportive, la NSX incarne, comme son ancêtre, la vitrine technologique roulante d’Acura, et plus précisément la démonstration que la firme japonaise ne craint aucunement de se frotter aux marques les plus élitistes de la planète.

PHOTO FOURNIE PAR ACURA

Le six-cylindres en V de 3,5 litres se trouve ici jumelé à trois moteurs électriques.

L’architecture caractéristique à moteur central arrière est conservée, mais tout le reste – ou presque – est transformé, soit par la nature des matériaux utilisés, soit par le montage d’organes particuliers. Le six-cylindres en V de 3,5 litres se trouve ici jumelé à trois moteurs électriques. Deux sont installés sur les roues avant, un autre est positionné entre le moteur thermique et la boîte automatique à double embrayage. Le dispositif SH-AWD (Super Handling All-Wheel Drive) optimisera le comportement routier dans les courbes pour offrir une « expérience de conduite unique », selon ses concepteurs interrogés lors du lancement de cette seconde mouture.

En véritable symbiose

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Neutre, sûre et bien calée sur ses suspensions, la NSX permet, sans perte de motricité, des vitesses de passage en courbe particulièrement élevées.

Sage en toutes circonstances, la NSX peut se déplacer en silence, 100 % électrique, sur plusieurs centaines de mètres au besoin. Les voisins apprécient cette particularité, surtout si vous avez l’habitude de rentrer à la maison au petit matin. La NSX sait aussi se montrer particulièrement habile pour qui souhaite la mener au galop.

Sa direction hypersensible et tranchante comme un couteau de cuisine autorise des changements de trajectoire carrément spectaculaires. Voilà sans doute l’élément le plus frappant de ce modèle qui donne vraiment envie de se jeter dans les virages sans appréhension.

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Sage en toutes circonstances, la NSX peut se déplacer en silence, 100 % électrique, sur plusieurs centaines de mètres au besoin.

Neutre, sûre et bien calée sur ses suspensions, la NSX permet, sans perte de motricité, des vitesses de passage en courbe particulièrement élevées. Sans effort particulier encore une fois, tellement l’auto semble en symbiose avec celui ou celle qui se trouve au volant.

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L’architecture caractéristique à moteur central arrière est conservée, mais tout le reste – ou presque – est transformé, soit par la nature des matériaux utilisés, soit par le montage d’organes particuliers.

Grâce à ce mode d’entraînement très élaboré, la NSX se distingue par sa faculté de rouler très vite par tous les temps : une vraie révélation ! De plus, l’exceptionnelle motricité que lui confère son moteur posé à l’arrière lui procure des démarrages impressionnants – surtout si on a recours à la procédure de « launch control » qui permet un départ canon, certes, mais sans susciter une vive émotion. Et c’est peut-être cela, son plus gros handicap. Aux yeux des puristes, ses performances sont accessibles et pleinement utilisables par tous et toutes. En effet, contrairement à plusieurs voitures sportives d’exception, la NSX est facile à prendre en main. Peut-être trop facile au goût de plusieurs acheteurs de ce créneau qui estiment, à tort, que les limites de ce bolide sont atteintes – il est capable de filer à plus de 300 km/h – sans véritable effort et sans talent de pilotage particulier. Une idée reçue que les dirigeants canadiens d’Acura cherchent à briser en multipliant les séances sur circuit auprès de clients intéressés, parmi lesquels se trouvent plusieurs propriétaires de Ferrari, de Porsche ou encore de Lamborghini.

« Cela prendra du temps, reconnaît un responsable de ces événements. Tous les participants conviennent que la NSX est facile à exploiter et se laisse plus aisément dompter que les véhicules dont ils sont actuellement propriétaires, mais cela ne se traduit pas toujours par une intention d’achat instantanée. » Les ventes de ce véhicule en témoignent. Les plus positifs y verront un signe d’exclusivité, les autres, un déficit d’image. À ce sujet, les récents succès remportés par Honda en Formule 1 avec l’écurie Red Bull, par exemple, pourraient se révéler un tremplin pour ce modèle.

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Contrairement à plusieurs voitures sportives d’exception, la NSX est facile à prendre en main. Peut-être trop facile au goût de plusieurs acheteurs de ce créneau.

Certes, les victoires en sport mécanique permettront à la NSX de gagner en notoriété, de faire la démonstration du savoir-faire de la marque – laquelle ne jouit pas d’une aura particulière – et d’atténuer, en raison de la technologie hybride, le grand écart qui existe parfois entre réalité sportive et réalité commerciale. L’expérience d’Acura devrait l’y aider.

L’essentiel

Marque et Modèle : Acura NSX
Prix : à partir de 189 900 $
Puissance combinée : 573 chevaux, 476 livres-pied de couple 
0-100 km/h : 3,4 secondes