Le patron d'Audi, constructeur haut de gamme allemand appartenant au mastodonte Volkswagen, a admis jeudi que la marque aux anneaux traversait une «période difficile» depuis l'éclatement du scandale du diesel il y a un an et demi.

«Nous vivons une période difficile depuis le début de la crise du diesel: une confiance des clients ébranlée, de nombreuses questions des autorités à travers le monde, le coût énorme des solutions techniques et des actions de rappel, et parallèlement à cela des défis externes», a énuméré Rupert Stadler dans un discours devant les actionnaires d'Audi à Neckarsulm, dans l'ouest de l'Allemagne.

«L'année dernière a sans aucun doute été l'une des plus compliquées de l'histoire d'Audi. Et pourtant, elle n'a pas été une année perdue. Nous avons fait de gros progrès dans la gestion de la crise du diesel», a affirmé le dirigeant, dont le contrat vient d'être prolongé de cinq ans, jusqu'à fin 2022.

Rupert Stadler est dans une situation inconfortable depuis la révélation en septembre 2015 de l'existence d'un logiciel installé sur 11 millions de véhicules diesel du groupe Volkswagen dans le monde, dont des modèles Audi, afin de les faire passer pour plus verts qu'ils n'étaient vraiment.

Une partie des véhicules incriminés sont équipés de moteurs diesel trois litres développés par Audi.

L'ancien directeur du développement technique de la marque, Stefan Knirsch, a quitté l'entreprise en septembre 2016. Selon des informations de presse, il aurait été au courant très tôt de l'utilisation d'un logiciel permettant de tricher sur les émissions polluantes.

Mi-mars, la justice allemande a perquisitionné plusieurs locaux du constructeur d'Ingolstadt (sud) dans le cadre d'une vaste enquête en Allemagne pour déterminer les responsabilités dans le scandale des moteurs diesel truqués.

Audi fait également face à d'autres problèmes, comme la perte de terrain face à ses compatriotes Mercedes-Benz (groupe Daimler) et BMW, et une chute des ventes en Chine liée à un conflit avec ses distributeurs dans le pays.