Malgré son glorieux héritage en course automobile, Bentley n'est pas particulièrement reconnue pour ses machines taillées pour la piste. La marque anglaise a plutôt bâti sa notoriété sur son aspect cossu. Son charme, très british, s'est construit sur un confort feutré, sur l'usage de matériaux nobles et de mécaniques très puissantes. Le constructeur veut maintenant revoir en partie son positionnement avec la Continental GT3-R.

Cette nouvelle version du coupé Continental GT, le modèle le plus sportif de la marque, cherche à conquérir un public qui, au premier abord, ne se serait pas tourné en sa direction. L'exercice démarre avec une diète qui soustrait un petit 100 kg, une diminution somme toute dérisoire si l'on tient compte du fait que cette grosse GT pèse 2195 kg.

Une certaine magie opère toutefois sous le capot avant. Bentley a choisi de retenir pour la fonction les services du V8 biturbo de 4 L, proposé de série dans la bagnole. Les ingénieurs l'ont retravaillé pour en soutirer 572 ch - 72 ch de plus que la version de base de la Continental GT - et 516 lb-pi de couple dès 1700 tr/min.

La transmission intégrale dispose maintenant d'un vecteur de couple pour mieux redistribuer aux quatre roues la décharge de couple. Cela, conjugué avec des rapports de boîte plus courts (transmission automatique à 8 rapports), permet à cette GT3-R de revendiquer la meilleure accélération de toute l'histoire des modèles Bentley (0-100 km/h en 3,8 s).

Cette édition spéciale de la Continental GT voit aussi son châssis retouché pour appuyer ses prétentions sportives; elle perd ainsi ses places arrière. Un traitement esthétique différent met aussi l'accent sur ses liens avec le bolide de course Continental GT3, qui concourt sur le continent européen en série GT Blancpain et dans le Pirelli World Challenge de ce côté-ci de l'Atlantique.

Pour les intéressés, à peine 300 exemplaires de cette version seront produits afin d'en préserver la rareté, et donc la valeur.